Sous le miroir où ton visage apparait comme une muse, les faïences de Delft posent dans ton salon comme le paon déploie sa queue.
Dans la pampa aux cactus fleuris, la gazelle s’enfuit au coucher du soleil qui boit la terre.
S’écoulent les minutes du temps que tu passes dans la véranda et les complaintes du vent veulent épouser des lueurs d’un aria d’opéra qui s’écoute à l’aube aux couleurs du myosotis.
Ton corps flotte sur les nénuphars exposant les courbes de ton corps à l’image d’arabesques d’argent.
Apprends à aimer le chant du soleil et de la lune.
Comme un ouragan, la foudre épie ton corps que tu baignes à la rivière d’émeraude.
Les archéologues de Rome découvrent des fresques d’avant l’âge de Néron, histoires de personnages racontant la récolte du vin et le fauchage du blé.
Les nénuphars sèchent l’empreinte de tes pas dans le sable.
Bois le rêve de tes enfants qui espèrent devenir des musiciens jouant du luth et de la flûte à l’abbaye des sculptures d’anges.
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Pareille à la course de la lune ta cousine d’alliance qui apparaît chante la nuit
Enfant et adolescent j’allais souvent à une rivière nommée Salat.
Dans cette vallée du soleil où pleuvent les saules mon cousin apprivoise des chevaux sur l’île aux tortues.
Adossés à la collines les ceps de vigne se dressent tels des totems.
Il y avait le rucher de mon grand-père.
Le lynx habitait la montagne aux étoiles et les arbres tutoyaient le ciel qui rayonnait sur les torrents.
L’aigle plane en foulant les nuages de ses plumes aussi puissantes que celles d’un dragon.
A l’aube les faons venaient de la maison comme pour nous parler de la forêt d’émeraude.
Je vis tout cela en apprenant à danser avec les loups.
Le soleil sèche les brins de blé et les champs de tournesols inondant la prairie de couleur jaune.
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Soudain, comme apparu dans la nuit pleine d’étoiles de nulle part, ton corps frémit du sable de la plage.
Feux d’artifice de cœurs brisés par le chant du pinson.
La vague se meurt de ton âme dans le port de San Francisco.
Tu voyages en barque sur le Colorado.
Tu regardes le chien attraper l’étoile d’Orion au lasso.
Et ton cœur couleur carmin comme les roses.
Chaque jour pour aller boire le mystère de la lune qui se lève plein d’espérance dans ton cœur.
Le sorcier aux allumettes allume les cairns de cocagne, dorés comme le cuivre d’une sculpture de ton corps couleur de miel.
Répands ton corps dans le jour qui se divise en deux parties.
Tu chantes comme la couleur grenade que porte ton cœur qui se donne à la rivière.
Repose-toi des festins du jour.
Le griot joue aux osselets le jour de pâques.
Œufs d’autruche cachés dans ton jardin.
Les défenses d’éléphants te donneront de belles sculptures.
OLIVIER CANTENYS
Artiste-peintre professionnel (diplômé de l'ensba)
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Ecrit de la poésie depuis l'adolescence.
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