Sauvage
Sauvage des jungles urbaines
Sauvage qui ravage
Chien qui hurle dans la nuit
Tu parles peu
Tu ne parles plus
Tu es une boule de feu
Tu plies les lignes
Tu discordes
Des couleurs sur les murs
Apaisent ta colère
Puis la rage à nouveau
Rien à faire
Tu es Sauvage
Brut
Inaccessible
Indomptable
Cheval crinière au vent
Sans attaches
En guerre avec les filles
Tu ne fais que passer
Ton ennemi est le temps
Tu es fragile
Au bord du gouffre
Comment demeurer Sauvage
Aujourd’hui autant qu’hier
Demain plus encore
Rebelle
Résistant
Comment demeurer ce diamant qui brille
Éclaire le monde de nos civilisations perdues
***
J’ai laissé passer le temps
Comme une glissade
Sur un grand toboggan
Mon corps est lisse
Sans cicatrice
Quand j’y pense
A tous ces jours
Sans traces apparentes
Il me vient
De vouloir
Recoudre l’histoire
Cocher des dates
Avec ma hache
Sur le tronc de l’arbre de chêne
Te souviens tu
De ces voyages en pays
Lointain
Au bout du monde
A l’aube de l’humanité
Croyant être à jamais marqué
D’une expérience
A l’empreinte de sang
J’ai laissé passer le temps
Envahi par une douce tristesse
Sachant aussi
Que le bonheur
S’écoule comme l’eau d’un ruisseau
Ne laissant de traces
Qu’en ces lieux de toi
Enfouis
En profonde sagesse
***
Où vont les amours qui se meurent ?
Je ne saurais le dire
Et pourtant
Les imagine
Voguant sur les flots
Emportés par le vent
Jusqu’à cette île
Peuplée de fées et de sorciers
Puis
Montant vers des nuages
Blancs et noirs
Pluie fine
Pluie d’orage
Reviennent sur terre
Portant
Qui le courroux des dieux
Qui la bienveillance des anges
Pour
Faire éclore
Encore et encore
Peut-être
De nouvelles amours
JEAN-JACQUES GLEIZAL
Il se présente :
Je suis universitaire (professeur de droit et de science politique) à la retraite. J’ai enseigné le droit et la science politique, plus particulièrement l’administration et les politiques publiques. Aussi expert en Afrique pendant 12 ans sur le développement institutionnel.
Mais toujours amateur de littérature (mon mémoire de science politique était sur Stendhal) et collectionneur d’art (contemporain et africain). J’ai écrit sur le droit ainsi qu’un livre sur l’art contemporain. J’écris actuellement sur des artistes.
Je pense que j’ai toujours écrit (littérature), notamment en voyage. En 2014, un roman que j’ai laissé dans mes tiroirs.
Pour la poésie c’est plus récent. J’en écris constamment. Par exemple le défi d’un poème par jour. Au bout de 80 j’ai arrêté et ai repris un rythme sans recherche de « performance ».
Pourquoi j’écris de la poésie ? Ce sont des images qui viennent, des mots et des phrases et puis l’envie de poursuivre le cheminement. C’est aujourd’hui ma façon de vivre avec l’art, dans l’art. Comme l’écrit Rilke, il se fait alors qu’« être ici est une splendeur ».
Actuellement je vis en Bourgogne où nous avons constitué une compagnie de poètes, « Accords écrits ».
J’ai dû écrire environ 200 poèmes.
FEPEMOS va publier en décembre « Se toucher » dans sa version papier. La revue « Le capital des mots » vient par ailleurs de commencer à mettre quelques-uns de mes poèmes en ligne.