Le prix des poèmes
Que valent les poèmes
sinon quelques couchers et levers de soleils,
deux, trois ricochets sur l’eau,
une poignée d’oiseaux enchanteurs,
un regard qui nous a happés
et nous hante toujours
Les poèmes vivent dans nos cœurs
et n’ont pas de prix,
sinon celui du souvenir.
***
Temps béni
Les chaleurs d’été
avec leurs flots de moustiques
que mes parents
immortalisaient sur les murs
en un coup sec
Les chaleurs
avec le bon maïs
acheté au marché,
le maïs
qu’on ne trouvait qu’en été
comme il se doit
Les chaleurs d’été
avec les pastèques juteuses et sucrées
marquées d’un triangle,
un triangle piqué
avec la pointe du couteau
et offert à goûter
par le vendeur
Les chaleurs
avec la barrière des persiennes
derrière laquelle
nous guettions gentiment
avec nos doigts d’enfants
les pattes des pigeons
venus manger
en toute tranquillité
Les chaleurs d’été
avec nos journées
jusque tard le soir,
lorsque la colonie de vacances
c’était nous,
lorsque le stage d’été
c’était nous aussi
Chanceuse je suis
d’avoir connu
ce temps d’été béni,
ce temps qui a engrangé
de beaux souvenirs.
IOCASTA HUPPEN
Elle se présente :
Iocasta Huppen est haïjin : 4 recueils de haïkus (dont le dernier paru en 2018 chez Bleu d'Encre Editions, intitulé "130 haïkus à entendre, sentir et goûter, une Mention honorable au Concours Prix Jocelyne Villeneuve, 2018 et quelques anthologies et publications dans des revues. Elle est également poète : un premier recueil paru en 2018 chez L’Harmattan, collection « Poésie(s) », intitulé Etats d’âme, Préface de Félix Boulé, quelques prix (dont le Prix de Créativité Naji Naaman en 2015 ; le Premier Accessit au 48e Concours Arts et Lettres de France en 2016 et 3e Prix au Concours Europoésie en 2017) ainsi que des anthologies et publications dans des revues, dont Cairns, LIBELLE et Bleu d’Encre. Iocasta Huppen est aussi l’initiatrice du Kukaï de Bruxelles qui réunit quatre fois par an des auteurs de haïkus.