Lettre Perdue
Os omniprésents
auréoles du vivant
aubade obscure au clair de lampadaire
au matin d’une année nouvelle
des hauts et des bas
au trépas d’espoir enfantin
le long du chemin où l’eau
se faufile au gré des cailloux
aura d’une fin annoncée
au compte-goutte
chant rond roulant du loriot
orée de haut bois
cordes aux doigts sans repos
oripeau de sourire par journée saugrenue
augures occultés par l’oubli
autan qui pousse au loin l’unisson
temps tempéré
voilé d’ellipses
compte à rebours
maillon au cœur des consonnes
sans toi
que puis-je faire
de l’am ur ?
***
Ton miroir
me fait monstre
la chair
se révulse
le moi que tu vois
aigle ou harpie
saillit
vers le sang hépatique.
Serres transes
instinct de survie
mur de silence
boule de pierre au ventre.
Mais de qui ?
Cheveux qui se dressent
détresse.
Mais de qui ?
Les grands mots
s’amenuisent
vie feu pur désir
peau incisée sans ire
mots étouffés par les cendres
langue labourant la boue
mains plongées dans les entrailles
à la recherche d’un signe
***
Apnée
Air inspire
entre
poumons ventre
pouls en décadence
souffle
cœur battements
intervalles retardant
pendule sans empressement
expiration du regard
gorgée ultime
plongée
en lente descente
lave de cristal
temps
en épaisse coulée
rift abyssal du passé
avance en reculant
immobile mouvance
va-et-vient glissant
enveloppé de silence gélifié
respiration s’échappant
saigne les souvenirs
visions au ralenti
mes couleurs
bleues
effaçant sépia épuisé
imprégnant images figées dans l’ambre
joies profondes amours limpides
infusés dans le vin de Circé
filtrent et chantent comme Calypso
rompre la chaîne sombre
impulser l’ascension
remontée enrubannée
perles en ébullition
vers soleil sous voile d’argent
brisant
le verni de surface
cri d’inspiration
d’extase
Recommencer
*****
You mirror me
a monster
your flesh crawls
the me you see
a harpied eagle
reaching for
hepatic blood.
Shrinking from claws
self-preservation
wall of silence
stone sinking stomach
whose?
hair standing on end.
whose?
Four-letter words
life pure fire lust
skin rent sans anger
words choked in ashes
tongue labouring in mud
hands plunged in entrails
searching for a sign.
***
Lost Letter
Omnipresent bones
organic aureole
dark neon dawn
Aubade in sombre solstice
Renewing symbiotic ups and downs
Dearly departed childish hopes
Along the roadside water flows
Scooting among the stones now
Soon no longer aura of soft apocalypse
Drop by drop time overflows
Oriole’s round rolling oboed song
By the wood stringed and chorded fingers
Uncouple into discord, oriflammed smiles
Floating into odd hourless hours
Auguries occulted by memory
South winds blowing unison into oblivion
Time tempered
In fog-misted ellipsis
Countdown
Bonds binding the hearts of consonants
Without you
What can I do
With l ve?
JANE ANGUÉ
Elle se présente :
Notice biographique
Après des débuts dans le domaine de l’archéologie, Jane Angué étudie le français à King’s College, à Londres, puis s’installe en France, prépare une maîtrise de Lettres Modernes, ensuite l’agrégation et un DEA en anglais. Enseignante, elle écrit en anglais et en français. Ses textes sont publiés dans The Dawntreader, incertain regard et Le Capital des Mots.
***
She presents herself :
Biography
Jane Angué was set on becoming an archaeologist, when digging in France led to an unexpected find and change of course. After a B.A. Hons. in French at King’s College,
London, she left England to do postgraduate research and passed the agrégation to teach English Language and Literature. She writes in French and English, was long-listed for the Erbacce Prize 2018; work has recently appeared in incertain regard, Le Capital des Mots and Dawntreader.