ABSOLU
Toutes les questions
qui brûlent sous
la langue essorent
le palais ou nos soifs
comme un gravier
connaîtront-elles
jamais
de rives ?
***
ACCORD
Dans le poème
les mots
d’eux-mêmes
s’exhaussent
***
CHEMIN DE RONDE
Les interrogations qui pendent
des arbres au matin ou ruisselant
des nuages sur des fleurs
non pleurées
quel pas léger faut-il pour
l’existence
et les cueillir au vol
***
INTERSTICES
Les murs à l’intérieur de soi qu’on érige
ou en brique par temps de siège
avec les années si haut et pleins
qu’ils se dressent
il y a toujours un moineau ou
une mésange astucieusement
pour occuper l’espace
quelques armoises porteuses des
derniers mots
froissés
entre les pierres
SAMUEL MARTIN-BOCHE
Il se présente :
Né en 1977 à Essey-lès-Nancy, Samuel Martin-Boche vit à Nevers. De 2001 à 2002, il a occupé un poste d’assistant de langue (Bangor, Irlande du Nord). Contributions régulières au Capital des Mots, depuis avril 2018. Présent également dans les revues de poésie Arpa, Dissonances, Gros Textes, Lichen, Poésie/première, Recours au poème, Verso, Voix d’encre. Déjà publié : Rue du sombre, éd. Encres Vives, déc. 2018 (coll. « Encres Blanches » n° 743). Participation à l’Anthologie poétique Flammes Vives 2018, volume 4.