LE CAPITAL DES MOTS - FANNY GUILLOT SALOMON
Travailleurs de nuit, travailleurs de jour
Je me fais ombre parmi les ombres sillonnant les rues et contournant les froides carcasses. Les travailleurs de nuit ont le regard attentif, les yeux qui percent le sol et les machines effrayantes. Les cigarettes. Fumée rencontre fumée. Des heures de garde au service de lieux passagers et de surfaces vrombissantes. Les travailleurs de nuit se drapent de lueurs orangées et marchent en silence avant la relève du jour. La terre se fait belle pour le défilé des mille roues et des mille pattes. Dormez bien veilleurs de nuit, la journée sera longue.
Je me fais lumière parmi les lumières sillonnant les rues et contournant les chaudes carcasses. Les travailleurs de jour ont le front bas, les gouttes de sueur qui perlent sur le sol et les instruments de poussière. La peau part en fumée. Peau cimentée contre peau aimantée. Ils surveillent les pulsations de la ville, patiente dans les émois du printemps, patente dans le vacarme de la vie. Les travailleurs de jour écartent d'un revers de la main les rayons du soleil. Ils marchent sur la nuit goudronnée. Souriez veilleurs de jour, la nuit sera douce.
FANNY GUILLOT SALOMON
Elle se présente :
Fanny Guillot Salomon écrit son premier poème au lycée et peu de temps après devient lauréate au concours Poésie en Liberté en 2016. Désormais étudiante en Lettres, elle souhaite poursuivre l'écriture de poèmes et de nouvelles et se lancer dans la rédaction d'un roman.
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