VOUIVRE
Fille
Mince
Comme
Saule
Fille
Trouble
Telle
L’heure
Échue
Gardienne des sources
Sœur des étangs
À son vœu
Elle naît serpent
Un nœud d’argent
Sacre son front.
Aux marges incertaines
Des matins et des soirs
Lovée, elle goûte à sa peau
L’haleine des saisons
Le sel des brumes.
Fille terraquée
Corps du songe
Corps vacant
À ta peau
Eau du sens
Veille le serpent.
Chaleur tombée
Dans l’ombre du jour
L’eau rend soleil
Paupière plissée.
Métronome
Au chant des berges
La balance du vent
Porte la voix de l’eau
Un remuement
Tel un froissement.
Ombre portée au seuil
Écriture du soir
La lance des saules
Danse solitaire.
Frayant l’ombre
Une couleuvre fuit.
Faufile l’onde
D’un lacet glauque.
Sortilège
Aux veines
De l’eau :
Le rêve.
Fille jour
Nuit vipérine
BÉATRICE PAILLER
Elle se présente :
Je suis rémoise (née en 1966) et j’ai exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Je me consacre maintenant à l’écriture, en alternant prose et poésie, et uniquement à celle-ci , mais dans la diversité des échanges et rencontres.
Mon écriture prend sens dans la langue. Je m’en imprègne et la transforme, la travaille, pour façonner mon langage poétique. Mon but est d’approcher de ce que j’appelle « la poétique du monde » qui est pour moi indissociable de la création et de la lumière. C’est pourquoi, je place celle-ci au centre de mon écriture. C’est la lumière intrinsèque de la création que je cherche à faire partager. La création, telle une terre d’avant l’homme, un ailleurs où les éléments sont omniprésents air/terre/feu /eau, où la respiration/le souffle du végétal et de l’animal s’animent. J’instaure des passerelles entre homme et animal : l’animal dans l’homme et vice versa. Je puise dans l’ensemble de la création : de nature ou humaine. Le corps est présent, avec le geste et le mouvement ainsi que les sentiments et interrogations du vivre. La lumière est là et l’ombre l’accompagne. Ombre qui n’est pas moins belle, juste différente : une lumière qui ne se dit pas, qui ne se dit plus.
Je tente d’exprimer ce qui m’habite par le biais d’une écriture qui n’est pas sans violence. Une écriture de contraste et de rupture ; sensuelle, elle fait appel à tous les sens et invoque le charnel pour mieux interroger l’infini.
Recueils parus à ce jour :
SACRE, mai 2019, aux Éditions Racine & Icare
Goûte L’Eau, nov.2018, Aux Éditions de la revue A L’INDEX collection Les Plaquettes
ALBEDO, mars 2018, Aux Éditions Encres Vives
Mouvements, Panta Rhei, Poésie en voyage 4èmetrimestre 2017 Aux Éditions La Porte
Jadis un ailleurs, recueil réunissant : L’heure métisse et Motifs /collection Poètes des Cinq Continents / sep.2016, Aux Éditions L’Harmattan
Par ailleurs, je participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Les Amis de L’Ardenne, À L’INDEX, Lichen, le Capital des mots, et ARPA.