Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - BRUNO LUS

Publié par Le Capital des Mots sur 29 Octobre 2019, 16:07pm

Catégories : #poèmes

La fleur au fusil

 

Anxieux à l’orée, ver devant le vibrato

Terrible des ardeurs languissantes qui crèchent

Au sein. Très doux, s’y piquant, clarifiant son prêche

En glissades, il dérobe un râle plus haut.

Roi-dit bouffon d’orgueil, il est tout un haras

Introduit dans la cour. Monseigneur ! Quelle marrade.

Fier au sortir, se désaltère à la cascade

Dedans, qui lui coule un écumeux apparat.

Vaillant soldat de nuit perce les plus obscures

Sans s’égarer dans le creux de ton cul pur :

C’est la valse de la pérennité en flot !

Ton calice chaud bave les crues de l’amour,

Mon tocsin rameute les défunts à la bourre.

Avec tes feulements, tu découvres mes crocs.

 

 

***

 

 

 

 

NOW/HERE

 

T’es déjà allée à nulle part ?

C’est un beau lieu, faut m’croire.

Rien à voir avec tous les mitards

Et les coins dont on rêve qu’on s’barre.

C’est quoi nulle part ? C’est pas rien

Mais si c’est vide y’a tout à créer

Faut formuler, fonder du bien

Sans jamais laisser tomber.

Ce qui nous bouffe les reins

C’est pas le calcaire dans la flotte

Qu’on puise de Paname à Turin.

Pas ce qui nous râpe la glotte,

Qu’on s’empilera tous dans une fosse à purin.

D’toi à moi j’dirais même qu’c’est pas si mal

Qu’au bout du bout on emballe

Ensemble les potes et les putains.

La vérité ? Quand j’dis qu’nos reins sont bouffés

C’est une illusion

On contrôle pas nos visions

On s’croit éclopés

On s’dit : pourquoi c’est qu’je suis né ?

« Ben fiston tu vois, tout ça a commencé alors qu’j’étais bien bourré...

— Euh, en fait, je m’pose plus la question. »

T’es déjà allée à nulle part ?

C’est un beau lieu, faut m’croire.

Rien à voir avec tous les mitards

Et les coins dont on rêve qu’on s’barre.

C’est quoi nulle part ?

C’est s’abandonner enfin

Pour le plaisir de s’dire : j’suis en vie et c’est pas rien.

Alors j’te cause, maintenant qu’t’es là

Pars pas, reste pas loin

Viens un peu qu’on trace not’ chemin.

 

 

BRUNO LUS 

 

 

Il se présente : 

 

Âgé de 25 ans, j'ai publié des nouvelles et des poèmes dans les revues Le Cafard Hérétique, Traction-Brabant, Lichen ou Han Han. Je suis également journaliste indépendant pour Le Monde, Le Temps, Télérama, L'Obs ou la Revue XXI, finaliste du prix Albert-Londres 2019 de la presse écrite.

 

 

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