Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - CLAIRE RAPHAËL

Publié par Le Capital des Mots sur 9 Février 2020, 22:58pm

Catégories : #poèmes

Le grand vent de la mer dispersait un ciel fauve

et le soleil descend sa figure écarlate

sur l’horizon couché comme un fin trait de plume

à l'orée des bateaux plus puissants que la brume

 

nous marchions sur la plage et le sable était gris

dans l'entre deux d'un jour séparant les deux faces

du printemps, de la nuit

de l’amour, de la vie.

 

Je marchais comme on tente d'avoir de l'allure

et tu chantais tout seul des airs de comédie,

le silence abreuvé de remous maritimes

crevait sur tes deux lèvres

distraites et réjouies.

 

Nous marchions en goûtant l’heure définitive

où le temps nous accorde sa touche finale

les passants au hasard

sèment des diagonales

s’arrangeant du désordre

respirent la poussière

ignorant nos colères

nos doutes assassins

 

ignorant la beauté de nos conciliabules

nos promesses dressées comme des oriflammes

 

l’espace était ouvert aux libertés promises

l'espace est suffisant pour permettre aux images

de croiser les efforts des hommes orphelins.

 

 

***

 

 

 

Les fleurs d’un arbre vert

ont couvert nos visages

nos joues de larmes tièdes

propre à cette émotion

indicible et tenace

des jours de renaissance.

 

Les fleurs d’un arbre rose

livraient leur ombre pâle

propice aux confidences

de nos regards naissant

et nos douceurs intactes

qui serviront longtemps

à polir notre espoir

et nourrir notre foi.

 

Les fleurs d’un arbre tendre

figurent le printemps

de nos vies encore vierges

et nos désirs flagrants

où nous sommes heureux

et libres de nos jeux

attirés par l’ivresse

de ce monde orgueilleux

 

ce monde était ouvert à nos vies associées

et des oiseaux dessinent

nos rêves familiers

offerts comme en miroir à notre religion.

 

 

***

 

 

Les gazons poussent le vallon

et la forme concave

d’un très ancien terroir

infiltré de chemins

souvent contradictoires

pour afficher la marche et pourquoi pas l’histoire

d’un temps qui s’assoupit entre des clochers gris.

 

L’herbe a semé l’espoir

d’une douce folie

revenue de si loin qu'on la croirait promise

à un futur lointain nourri de prophéties

 

les bosquets font des gerbes

d’eau bue par les couleurs

des feuilles des corneilles

qui s’envolent au soir

 

les arbres font des points qui marquent les frontières

de nos regards fixés sur les toits des chaumières

où nous aimons confier notre inquiétude au feu

nos soupçons à la flamme et notre amour à ceux

qui en feront le compte

et nous rendrons le solde.

 

L’herbe a semé la toile

d’un tableau familial

où chacun s’en remet aux regards charitables

de ceux qui au sommet contemplent ce pays.

 

 

 

 

CLAIRE RAPHAËL 

 

Elle se présente : 

 

 

Mes textes poétiques ont été publiés dans quelques revues (Flammes vives, Cairns, Lichen), mon premier recueil intitulé Par les montages sera publié ce mois-ci aux éditions Encres Vives. 
Je suis également engagée dans la diffusion de textes courts sur le blog de mon site internet (claire-raphael.com) et sur mon compte Twitter. 
Je suis par ailleurs l’auteur d’un roman, les Militantes, à paraître au mois de mars aux éditions du Rouergue. 
Claire Raphaël - DR

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