Dans leur sommeil
elles induisent le halo des mythes de Séléné, des mystères d’Eleusis dont nous avons perdu les secrets. Elles n’apportent rien d’immortel, les pierres de lune.
Mais leur adularescence belle et le rêve d’une Artémis orientant les fourvoyés.
Pensée des mystères perdus. La mouvance du monde nous reste.
Le secret des pierres de lune advient de l’énergie souterraine du hasard invaincu.
Les hécatolites induisent les caresses de Séléné. Artémis dans la nuit de l'effervescence. Message sans écriture ni parole.
Genèse
de la nébuleuse gemme
née du grand magma
dans la fournaise d’une rivière sélénite
sans choisir sa route
Tandis que les épis se prélassent dans la plaine sans savoir la lourde faux de l’éternité du présent.
Parmi les couleurs de la terre
la pierre porte le souvenir
de l’ère torride
tandis que sous la lune rousse
les racines croissent dans l’humus
dans la fusion que nous deviendrons
survolés par les temps éphémères
En buvant l’espace
Je reste assis
sur une pierre ronde
Le vent s’entend dans les branches
il vagabonde
Le petit sentier que tes pas
avaient tracés dans l’herbe
s’efface avec tous ceux
que je puis aimer
De revoir les grues cendrées
me donnera ce que cache
ce qui se montre
Au bord du sentier
de mes vies je ramasse un caillou qui dans ma poche se polit.
Des talismans se polissent dans la pensée, raison et folie. Nous les tenons au chaud parmi la lactation froide, nous les scrutons pour trouver le sens qui nous manque.
Nos pensées ne pétrissent-elles que molécules de vent.
Une herbe longue s'enroule à ma cheville.
Un ruissellement de sources émane d'un fleuve interne.
L'incommunicable s’embrume de mots pauvres. Ils demeurent primitives étoffes qui dessinent nos contours.
Contact, éloignement, je ramasse un caillou.
Une herbe longue s'enroule autour de ma cheville, longe et bride.
Chaque pantin sans clé
devient ce qu’il doit,
impossible d’échapper dans le petit chemin
parsemé d’écailles de chocolat
comme un gâteau envahi de gravier.
Accessoire de tous,
sans révolte ?
Ne jamais devenir un pantin triste.
Comment construire sa vie
sans festin d’assiettes ébréchées ?
L’automate allume sa lampe.
Elle n’obscurcit rien.
Le pantin reste à l’étroit dans sa lumière.
La flamme du voyage
longuement tu la respires dans ton rêve timbre-poste. Tes avirons rêvés chantent le bois vivant. Ils fauchent le grand pré. Sur un navire un arbre retrouve ses vallées natales.
Le phare ; sa flamme vaporise la blancheur d’un temps sans habitant. Tu te détaches pour une errance, l’homme, mais tu habites un tout petit appartement.
Loin, tes avirons chantent le bois vivant parmi tes moissons de vent.
Un arbre retrouve ses vallées natales, garde le souvenir de la terre dans la blancheur d’un temps sans habitant
Tu rêves grand, mais tu habites un tout petit appartement.
Tu respires toujours un peu de rêve timbre-poste. Loin.
Tes avirons chantent le bois vivant. Ils fauchent dans le grand pré tes moissons sur un navire de vent.
Tu te détaches de ta coquille pour une errance, l’homme. Tu rêves grand, mais tu habites un tout petit appartement.
(issu du recueil ‘’Caléfactions’’ en cours d’écriture)
PATRICK WERSTINK
Il se présente :
Né en 1947 dans un village du bord de Loire en Bourgogne, il a été accueillit par diverses revues dont :
Poéticorama (disparue), Florilège, Décharge, Le Capital des mots (numérique), Comme en poésie, Saraswati n° 10, Friches, Verso, Écrits du Nord, Poésie/Première, Le journal des poètes, L'Intranquille ...
Livres de poèmes
– Les certitudes précaires, collection Polder, coproduction des éditions Gros Textes et de la revue Décharge, 2009
– Le corbeau noir sur la ruine, plaquette du micro-éditeur Du Poil Aux Genoux, 2011
– Construire un jour sans colère, Encres vives, 2011
– Les jours d'écume, Corps Puce, 2012
– Impressions d'en deçà, Corps Puce, 2015
– Le sijo coréen dans la revue ''l'intranquille N°9'' des éditions de l'atelier de l'agneau
_ Le mur, Corps Puce, 2019
Anthologies
dans les Dossiers d'Aquitaine et, Les poètes en val d'hiver, éditions Corps Puce.