LE CAPITAL DES MOTS n°2- Décembre 2007- Jean-Paul Giraux
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LE PARAPLUIE
Il faut qu’un parapluie soit ouvert ou fermé.
Fermé, il attend patiemment dans l’oubli de quelque coin obscur, replié sur lui-même, et cachant sa vraie nature sous un air toujours
emprunté ou perdu.
Il est de l’étoffe de ceux que l’inaction dessèche et racornit.
Ouvert, il a – fort heureusement ! – bientôt fait de se recomposer en tendant toute son énergie. On le voit alors sortir de partout,
front baissé contre l’averse, puis se hâter sur les trottoirs, porté par deux pieds qui pataugent, ou bien encore se rassembler dans les cimetières pour pleurer autour des
tombes.
Mais qu’on y prenne garde ! Cette activité et cette sentimentalité débordantes n’en font pas pour autant un compagnon fiable en toute
circonstance.
Comme le ciel, il est d’humeur souvent capricieuse.
Et chacun pourra le vérifier à ses dépens : il n’y a guère que la veste des hommes politiques pour se retourner plus facilement qu’un
parapluie par gros temps.
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En sautant par-dessus les fleuves
Où va le vent
Tandis que fuient au fil de l’eau
Au fil du temps
Résignées et le ventre en l’air
Les images d’autres soi-même
Echappées des miroirs changeants
Que tendent les rêves
Et que la vie pousse
Dans le courant
(poème attribué de JPG à Julien Cortet,
personnage central de son roman, La lettre
de Pithiviers, Editinter - 2e édition, 2005)
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à Mouloudji, le chanteur et le poète
Avez-vous à ce point changé
Que je me perds dans mon passé
Comme un rêve dans une eau lente
Qu’avons-nous fait de tant de jours
Rue après rue roulé nos joies
Nos espoirs “Un jour tu verras”
Dans ce Paris de nos amours
Est-ce un air de ces années-là
Qui accompagne vos pensées
Moi j’entends cette voix tremblée
En montant la rue d’Odessa
JEAN-PAUL GIRAUX
Jean-Paul Giraux est un ancien professeur de collège.
Il a publié un recueil de proses brève : "Le chimpanzé de
Rio", La Bartavelle éditeur, des nouvelles noires : "L'allée du vingt et autres faits
divers", Editinter, et plusieurs romans : "La lettre de Pithiviers”, préfacé par Maurice Rajsfus, “L’Amérique et les yeux du poisson rouge", policier et “Le poinçonneur avait les yeux lilas"
préfacé, par Jean Joubert, policier également, qui vient d’être réédité en poche, toujours chez Editinter, un petit éditeur indépendant dont il aime à souligner la qualité du
travail.
Une fois par mois, il dirige l'animation du Mercredi du Poète au café littéraire Le François Coppée (Paris, métro Duroc) qui se consacre à la
présentation des poètes vivants d’Andrée Chedid à Serge Wellens en passant par Marie-Claire Bancquart, Georges-Emmanuel Clancier, Jacques Darras, Jean Joubert, Vénus Khouri-Ghata, Lionel Ray,
Jean-Pierre Siméon pour n’en citer que quelques-uns.
Il collabore aux revues Poésie sur Seine et Poésie/première auxquelles il donne
régulièrement des articles. On peut consulter quelques-uns d’entre eux intégralement reproduits sur Internet (certains ont été repris par Wikipédia et TipiWiki2), : En relisant les Fleurs de
Tarbes de Jean Paulhan – Faits divers et formes brèves - Lionel Ray ou La modernité se moque de la modernité etc.
JPG a été publié dans de nombreuses revues, dont la revue Brèves spécialisée dans la
nouvelle et son actualité.
On peut ajouter qu’il participe à de nombreuses manifestations
littéraires, particulièrement en région Centre où son roman, La lettre de Pithiviers, lui a valu une interview avec présentation du livre sur FR3 Centre dans le cadre de la commémoration
d’Auschwitz en janvier 2005.
On consultera Internet pour avoir une idée plus complète de ses
activités éditoriales et notamment :
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