LE CAPITAL DES MOTS n°5- Mars 2008- Jacques Rolland
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N’est-ce que vanité pugnace, déni de lucidité, posture d’emprunt ou tout autre signe d’aveuglement dont les prémices même d’une conscience restent
suspectes, que s’évertuer à explorer la canopée d’une langue impropre à saisir son objet mais apte à en susciter la présence ?
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L’absence est souveraine
Que vaudrait de vivre sans plaider ?
Pourtant.
Ce feu est inoffensif ; l’exultation ne brûle pas les doigts du poète. L’absence est souveraine. Pas un mot qui ne mériterait un silence.
Paradoxe étrange que vouloir s’en approcher.
Peut-être si assourdissant qu’il faille le nommer – le décliner –
pour en contenir l’assaut.
Ce fruit est incolore ; les mots ne tachent pas les doigts des poètes. Ni ne collent à la peau.
Pas de mots dont on ne puisse se déprendre.
Si vrai
que la fin commence avec l’oubli et l’oubli avec l’homme,
qu’il est vain de plaider quand elle a rendu son verdict.
Mais à quoi tiendrait de vivre sans plaider ?
Sans crier avec la
bête ?
JACQUES ROLLAND
Je suis né à Paris en 1952 et suis le papa de deux enfants. J'exerce le métier d'éducateur de rue dans
l'agglomération lyonnaise. Après un retour tardif à l'écriture, je n'ai publié ces dernières années que des textes épars dans quelques revues imprimées ou en ligne : La Page Blanche, Les
Cahiers de Poésie, Francopolis, Ecrits...vains ?, Pleutil...)
J'écris pour me mettre d'accord, pour que mes mots se souviennent de moi, pour devenir complice, j'écris à mes moments gagnés sur mon temps perdu, j'écris parce
que quelque chose " me " dit.
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