Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS n°13- Janvier 2009- France Burghelle Rey-

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 1 Décembre 2008, 00:03am

Catégories : #poèmes

L'un contre l'autre

(sélection )

I l'un sans l'autre

 

 

 

 

 

 

La nature t'abandonne:


tu as osé te moquer des étoiles

toutes tes couleurs sont mortes


Il n'y a plus que la poussière des ombres

qui sert d'arène à ton dernier combat


et maintenant a capella le tonnerre gronde:

iahvé devenu veuf a déserté ses cieux




21 avril 2008




J'ai peur et montre mon poing au mois de mai

dont le soleil me brûle

- On ne fait plus d'ombrelle

La paix ne s'appelle plus irène -


J'ai peur et montre mon poing à la langue moderne

Je voudrais dire

venise valenciennes

pas seulement quand

je touche des dentelles


Tourment de pierre car ton cœur est sauvage


mai a coupé mon poing qui arbore sa blessure




24 avril 2004











C'est un peu ton visage sur

cette monnaie dont je caresse l'avers

dans le musée anéanti de notre vie


Comme à Bagdad

pleurs des gardiennes en plein désastre


O ruines de souvenirs

quand les hommes s'assassinent


Ma main cette étrangère reposera la pièce




20 mai 2008




S'il me faut attendre la nuit incrédule

et fraterniser le matin au mépris des prophètes


me heurter dans le noir à moi-même


et voir dressée l'ombre de l'Autre

en ombre chinoise

que cherchaient à former

mes mains inutiles


je resterai affolé tout le jour

o tourbillons singuliers

des pluriels de ma vie




24 mai 2008












Au secret de ta voix

il y a des accents noirs


Cortège de tes mots

écho fou de ma voix


Mes vers fondent en pleurs

ton chant arrive au soir


au soir d'heures heureuses

où nos voix se séparent




16 juin 2008








Elle a pris pour rien son éventail de pierre

glissé dans la fournaise

sans devenir rouge-gorge


Sa main moite s'est close

et devant sa révolte

s'efface notre légende


O mon vocabulaire tu sais

que mon baiser a précédé sa fugue

tu sais enfin me laisser seul




10 juillet 2008
















Blessure pansée

cicatrisée


Ecriture bridée

torturée


noyée dans une douleur

qui n'est même plus là


L'absence du mal

n'est pas le bien


Elle est un mal encore

qui te rend vide et vain




10 juillet 2008








On ne peut lire dans ce blason

les rires des dimanches


Seuls des sanglots font vibrer

la romance de son orgue


Janus pleurent-ils est mort

Il reste unique le malheur


Au Luxembourg des promeneurs

sommeillent sans souci de l'air chaud


On ne sait si demain évoquera cet instant

O quelle est donc la Mémoire du Temps?




24 juillet 2008










Le corps brûle

au rythme de la rage

qui crie exsangue et sans haine

je suis


mais s'il continue à hurler

cette rage de la rage

qui se leurre d'attendre

l'autre


arracheras-tu l'écorce

pour délivrer l'aubier

de l'arbre où sèche

le nid de notre vie?




5 août 2008






Lorsque tu tais ton nom


ma gorge-angoisse se serre

de ne plus te comprendre

moi qui t'ai baptisé


la nuit m'encercle de solitude

ronde où jamais

aucune danse ne prend part


la beauté fuit la nuit:

tu ne peux qu'être absent

tant que s'absente le jour




6 août 2008




FRANCE BURGHELLE REY


Née en 1952, je vis à Fontenay-sous-bois et, certifiée de Lettres Classiques, enseigne à Paris.

Marquée par l'œuvre et la personnalité de Jean Cocteau, j'ai fait ma maîtrise sur le Visible et l'Invisible dans son œuvre. Mon DEA, ensuite, a porté sur la théorie moderne de la création.

Ecrivaine de l'ombre, j'ai souvent repris l'étude et l'écriture mais sans jamais publier. Ainsi de 1997 à 2004 ai-je écrit trois romans et un recueil de nouvelles après avoir laissé en friche un certain nombre de poèmes et de chansons ( paroles et musique ).

La poésie semble bien mon mode privilégié d'expression car j'ai toujours recherché la concision et l'ellipse à la limite du silence.

Elle représente aussi pour moi mise à distance et don à l'autre comme on peut l'entendre dans les titres de mes deux recueils récents: Lyre en double ( 80 p. ) et Odyssée en double ( env. 100 p. ) Une trilogie est prévue avec un nouveau recueil en cours.

Je suis, pour finir, membre de l'Association Hélices Poésie fondée en 1994 par Emmanuel Berland.

Textes parus et à paraître dans les Revues Libelle, Le Capital des mots, Comme en poésie, Mouvances.ca, Poèmes épars.



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C
Bravo pour votre blog que je découvre avec plaisir
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