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au jeune vitrail
des feuillages
s’inscrivent
les nervures
du temps
celui qui fuit
qui ensemence aussi
au loin
les villes
se gaussent
grave
ta chance
faim de jours
à peine sortis du four
croquants d’espoir
de mie neuve
assez du sang
des malheurs consanguins
ce n’est que simple jeu de formes
sur éternel écoulement
ça et là
bourgeonnent
de luxuriants émois
mise en lumière
de clairs obscurs
tant de fringales d’enfance
de mystères
d’inaccomplissements
au terme
des versants du soir
bien en siège
dedans tes axes
et haut la tête
bienheureux
passeur de paix
havre de musiques
qu’une foudre d’oiseau
très haut
suspende
le mécanisme !
prisonnier
de tes propres chaînes
certains morts
vifs
en nous
par ce qui continue
d’eux
à vivre
cette royauté
muette
à notre charge
dans ce corps de mer
se perdre
bleu immense
loin de la peau
souffles verts
les palmes de la confiance
ventilent
autres vigueurs caduques
tout s’agite
en ce vif mouvement-là
à portée
de vibrations
la voûte
réfléchit
quel poids de silence ?
quelle altière solitude ?
recomposer les bleus
qui gravissent ton nom
buriné de traverses
redonner sens
aux héritages du cœur
(Présences, extraits, in Aspects riants, inédit)
PAUL BADIN
Paul Badin, né en 1943 en Anjou où il réside. Ex-professeur de lettres, ex-coordonnateur lecture (Rectorat de Nantes), ex-président et fondateur du Chant des mots (saison poétique d'Angers), actuellement directeur de publication de sa revue de poésie : N4728. 1970, découverte - capitale - de la poésie de René CHAR. Premiers poèmes et rencontres aux Busclats (L'Isle sur la Sorgue) : 1978-1988. Quelques ouvrages :-Ricercar (L'Amourier, 2000), Loire (Tarabuste, 2005), Chantier mobile (Editions en forêt, 2006) Fragments des Busclats, Rencontres avec René Char (Poiêtês, 2008)…
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