Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS- SALUS

Publié par ERIC DUBOIS sur 15 Avril 2012, 16:57pm

Catégories : #poèmes

 

Belladone

 

 

 

 

Sirius !

Clouée à l’Empyrée,

Des nues échappée,

Tes yeux d’ombre à l’étoile incertaine,

Qui font briller ton chien

Et ravivent ma peine…

Ô reine si lointaine !

 

 

Mes désirs font des ordres,

Tes désordres, des hydres !

Mais vos ors sont déserts

Et mon soleil est noir.

 

Aux langueurs sans méandre

Vos ires vous désertent

Mais gésir vous dessert

Et vous avoir, Cassandre,

Est un chat de l’enfer !

 

De ton avenir sans secret,

Contournant les jardins fermés,

Folie éludée ou sacrée,

De mes secrets sans avenir…

 

C’est dans le reflet tronqué de ton âme,

Aux lieux où luisent mes fantasmes

Que je peux contempler cette flamme,

La Géhenne où je me damne à l 'envers…

 

En ma lave enivrante

En aval des ivresses,

Quand sous tes eaux dormantes

Un courant se révolte,

Jaillissent les geysers amers

De nos amours…

 

Mais

Quel aveu tacite ! une transe enkystée !

Un

Supplice torride en carence excitée…

 

Ho !

Espérances arides

D’une Ephèse sans fond

Où le siphon sans fin

Des Hespérides rances

Cache sous Artémis le refus des offenses !

 

 

 

L’absurde aménité,

Absconse surdité

De l’opaque entité

Le dispute aux délices

Et malices s’affûtent

Qui réfutent nos vices…

 

 

 

Ossifraga :

 

Enroulant le charme antique

Des anastrophes,

Telle aux enfers d’Orphée une aimable Eurydice

De catastrophe,

Fabriquant son Hadès où je t’allais chercher,

Lissant mes strophes,

Belle aux serres d’orfraie, offerte

Au Retourner,

Chaque fois revivant cette obscure odyssée,

 

Où foudroyé par Zeus je te perds,

Insensée !

Quand une main t’enfonce en des cris

De pygargue,

Au sein d’obscurs ronciers où l’on casse

Les os

Sous l’horrible torture, et dont Pluton

Se targue,

Fumant les sols par en dessous

De poudre atroce…

 

De la mythique Grèce épluchant

Le zoo,

L’informe et lente comédie

Où tous les jours

Apparaissent ainsi ;

Comme aux doigts le ciseau,

Comme un lambeau d’humanité

Souffrant toujours.

 

Patience sans espoir,

Asphyxiance et calice,

Aigre boire et jusqu’à la lie,

Aux mauvais soirs,

Pour temps qu’entrer en lice,

Le Décevoir

Qui dévaste, saigne et salit.

 

Aux caveaux tortueux de nos doutes,

Serrant les dents à la blessure,

Hagards et ployés sous les déroutes ;

Cassures, folie, et censure !

 

Nue au froid monstrueux du remords et d’angoisse,

Blottie au labyrinthe ourdi

Par tes dilemmes

Tu cultives le joug de ces tendresses blêmes ;

Toute joie y demeure

Perdue,

Où l’âme  froisse

Ainsi qu’étoffe abandonnée,

Ainsi qu’hirondelle encagée.

 

Chagrins étals, vie absente

Crèvent le cœur

Quand

Toute échappée innocente

Induit malheur.

 

 

Il s’est voulu comme en ivrence

Au fier bonheur

Pour

T’apporter la délivrance

Petite sœur

 

 

  SALUS

 


Transfuge culturel.
Poète autodidacte né en 1963.
Ouvrier du bâtiment.
Sensible dés l’enfance à la musique des mots, appréciant, avant de les comprendre, Vigny, Hugo, Rimbaud, Baudelaire…
Amoureux de la nature et de l’émotion, prônant le « funambulisme littéraire », lecteur éclectique, écrivant depuis toujours, mais sans plaisir, et de la poésie depuis 2007, avec fougue !
En 2009, a publié, à compte d’auteur, « Le pangolin des landes » aux éditions Baudelaire (épuisé).
Vise obstinément le meilleur, reste susceptible du pire ;
défend une évolution poétique lente et acharnée ;
aime la rime, Villon, Valmore, Verlaine, Artaud …,
mais aussi Char, Camus, Colette…
Travaille au "glissement sémantique."  Au-delà du symbolisme.
A écrit de rares poèmes en prose, admet l’idée d’une poétique sans règle tout en défendant le pouvoir de la contrainte littéraire.
Etre décalé, marginal, riche seulement de contradictions :
.
«  Lui songe, et cherche à coudre avec des mots
Entrelacés des sons quasi jumeaux
Pour qu’il en sorte un sens supplémentaire
Et qu’éclose une émotion solitaire… »

 

 


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