Belladone
Sirius !
Clouée à l’Empyrée,
Des nues échappée,
Tes yeux d’ombre à l’étoile incertaine,
Qui font briller ton chien
Et ravivent ma peine…
Ô reine si lointaine !
Mes désirs font des ordres,
Tes désordres, des hydres !
Mais vos ors sont déserts
Et mon soleil est noir.
Aux langueurs sans méandre
Vos ires vous désertent
Mais gésir vous dessert
Et vous avoir, Cassandre,
Est un chat de l’enfer !
De ton avenir sans secret,
Contournant les jardins fermés,
Folie éludée ou sacrée,
De mes secrets sans avenir…
C’est dans le reflet tronqué de ton âme,
Aux lieux où luisent mes fantasmes
Que je peux contempler cette flamme,
La Géhenne où je me damne à l 'envers…
En ma lave enivrante
En aval des ivresses,
Quand sous tes eaux dormantes
Un courant se révolte,
Jaillissent les geysers amers
De nos amours…
Mais
Quel aveu tacite ! une transe enkystée !
Un
Supplice torride en carence excitée…
Ho !
Espérances arides
D’une Ephèse sans fond
Où le siphon sans fin
Des Hespérides rances
Cache sous Artémis le refus des offenses !
L’absurde aménité,
Absconse surdité
De l’opaque entité
Le dispute aux délices
Et malices s’affûtent
Qui réfutent nos vices…
Ossifraga :
Enroulant le charme antique
Des anastrophes,
Telle aux enfers d’Orphée une aimable Eurydice
De catastrophe,
Fabriquant son Hadès où je t’allais chercher,
Lissant mes strophes,
Belle aux serres d’orfraie, offerte
Au Retourner,
Chaque fois revivant cette obscure odyssée,
Où foudroyé par Zeus je te perds,
Insensée !
Quand une main t’enfonce en des cris
De pygargue,
Au sein d’obscurs ronciers où l’on casse
Les os
Sous l’horrible torture, et dont Pluton
Se targue,
Fumant les sols par en dessous
De poudre atroce…
De la mythique Grèce épluchant
Le zoo,
L’informe et lente comédie
Où tous les jours
Apparaissent ainsi ;
Comme aux doigts le ciseau,
Comme un lambeau d’humanité
Souffrant toujours.
Patience sans espoir,
Asphyxiance et calice,
Aigre boire et jusqu’à la lie,
Aux mauvais soirs,
Pour temps qu’entrer en lice,
Le Décevoir
Qui dévaste, saigne et salit.
Aux caveaux tortueux de nos doutes,
Serrant les dents à la blessure,
Hagards et ployés sous les déroutes ;
Cassures, folie, et censure !
Nue au froid monstrueux du remords et d’angoisse,
Blottie au labyrinthe ourdi
Par tes dilemmes
Tu cultives le joug de ces tendresses blêmes ;
Toute joie y demeure
Perdue,
Où l’âme froisse
Ainsi qu’étoffe abandonnée,
Ainsi qu’hirondelle encagée.
Chagrins étals, vie absente
Crèvent le cœur
Quand
Toute échappée innocente
Induit malheur.
Il s’est voulu comme en ivrence
Au fier bonheur
Pour
T’apporter la délivrance
Petite sœur
SALUS
Transfuge culturel.
Poète autodidacte né en 1963.
Ouvrier du bâtiment.
Sensible dés l’enfance à la musique des mots, appréciant, avant de les comprendre, Vigny,
Hugo, Rimbaud, Baudelaire…
Amoureux de la nature et de l’émotion, prônant le « funambulisme littéraire », lecteur
éclectique, écrivant depuis toujours, mais sans plaisir, et de la poésie depuis 2007, avec fougue !
En 2009, a publié, à compte d’auteur, « Le pangolin des landes » aux éditions Baudelaire
(épuisé).
Vise obstinément le meilleur, reste susceptible du pire ;
défend une évolution poétique lente et acharnée ;
aime la rime, Villon, Valmore, Verlaine, Artaud …,
mais aussi Char, Camus, Colette…
Travaille au "glissement sémantique." Au-delà du
symbolisme.
A écrit de rares poèmes en prose, admet l’idée d’une poétique sans règle tout en défendant
le pouvoir de la contrainte littéraire.
Etre décalé, marginal, riche seulement de contradictions :
.
« Lui songe, et cherche à coudre avec des mots
Entrelacés des sons quasi jumeaux
Pour qu’il en sorte un sens supplémentaire
Et qu’éclose une émotion solitaire… »