Pénombre d’inquiétude
Tout laisse trace
d’orbe d’or aux chevilles
et aux hanches qui vont et qui viennent
jusqu’à l’envoûtement
Je danse dans la danse de la flamme
la prière aux vivants
Tout autour de moi
L’entrée secrète du sourire
se dessine dans la pleine lune
depuis l’éternité
Un mirage de corps et d’âmes inexplorés
lavis ocre rehaut de blanc papier lavé de beige
qui n’a pour l’heure révélé que la pâleur de ses bras
Ne l’esquive pas
Mets-le au carreau à la pierre noire
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L’être est perméable à la rosée
et à toutes ses greffes comme autant de symphonies
Une châsse d’aurore le protège
et sa paupière se lève sur le champ à venir
Il y a tant de sagesse sous la cognée
La vie ne passe pas pour rien
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Le pli du temps s’entend
dans la gorge du rossignol
comme dans le ruisseau libéré par la neige
et dans l’explosion des naines blanches
qui brillent autant qu’un milliard de soleils
Chaque fois que la colombe
rapporte un brin de miracle
nous renouons avec les temps heureux
Enfin
arpenter l’univers
dans son inaltérable courbe de lumière
Je consens intensément
à l’instant qui tient
dans la chaleur d’une main
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La beauté s’agrandit
juste au bout de cet instant
où nous faisons corps entre ciel et terre
laissant trace insaisissable
aux armoiries de l’humain
- moire de rêves incarnat livrée aux vents et aux sables
Mystère de cette chair
incluse
au chant d’eau vive
à portée de nos mains
Sous le renflement des sutures
bondissent des matins roux
encore barbouillés d’étoiles
Ils nous laissent à l’air libre
caressent nos mémoires
dressent nos rémiges
pour notre essor de cendres
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Je poursuis un rêve de topaze de laves silencieuses
d’efflorescences au bord des paupières
quelques fragments de la rose de quartz
endormie dans la grâce
La belle nuit des hommes à leur corps défendant
l’iris calligraphié de rimes sans raison
les gestes empennés sur le taffetas noir
Noir comme l’antre de lune où se borde leur amour
Noir comme l’innocence de la terre que fouille le ruisseau
Noir comme les rimayes de la chair qu’apostrophe le désir
Noir comme le cri du satin dans le ravissement
Noir comme la semence des cadavres qui pousse la forêt vers son printemps
Noir comme les lèvres nues des sutures
Noir comme les heures isolées sous la croûte des âges
Noir comme l’orgue qui mastique la majesté des dieux
Mon rêve retrouvera le chantier des louanges
moirant le noir velours des embrassements et les noirs
orages des faims indiscutables
Je rêve d’un rêve limier sur la piste des colombes
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Comme rouis en eau-forte
qu’aucun soleil qu’aucune lune
ne pénètre
nos cœurs en carénage
oeuvres vives à ras d’ombre
rêvent d’abysses de joie
jusqu’aux décombres du temps
GENEVIÈVE DEPLATIÈRE
Encre insoluble, L’être est perméable,Comme rouis en eau- forte
In A corps secrets © Hélices éditions
Plus d'infos sur :
http://web.mac.com/aureliehoudebert/helices/deplatiere.html