Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS- GENEVIÈVE DEPLATIÈRE

Publié par ERIC DUBOIS sur 3 Novembre 2011, 15:20pm

Catégories : #poèmes

Encre insoluble à l’écoinçon du désir

Pénombre d’inquiétude

 

Tout laisse trace

d’orbe d’or aux chevilles

et aux hanches qui vont et qui viennent

jusqu’à l’envoûtement

 

Je danse dans la danse de la flamme

la prière aux vivants

 

Tout autour de moi

 

L’entrée secrète du sourire

se dessine dans la pleine lune

depuis l’éternité

 

Un mirage de corps et d’âmes inexplorés

lavis ocre rehaut de blanc papier lavé de beige

qui n’a pour l’heure révélé que la pâleur de ses bras

Ne l’esquive pas

 

Mets-le au carreau à la pierre noire

*******

 

L’être est perméable à la rosée

et à toutes ses greffes comme autant de symphonies

Une châsse d’aurore le protège

et sa paupière se lève sur le champ à venir

 

 

Il y a tant de sagesse sous la cognée

 

 

La vie ne passe pas pour rien

 

*****

 

Le pli du temps s’entend

 

dans la gorge du rossignol

comme dans le ruisseau libéré par la neige

 

et dans l’explosion des naines blanches

qui brillent autant qu’un milliard de soleils

 

Chaque fois que la colombe

rapporte un brin de miracle

nous renouons avec les temps heureux

 

Enfin

 

arpenter l’univers

dans son inaltérable courbe de lumière

 

Je consens intensément

à l’instant qui tient

dans la chaleur d’une main

 

*****

Tout un boisseau d’horizon

La beauté s’agrandit

juste au bout de cet instant

où nous faisons corps entre ciel et terre

 

laissant trace insaisissable

 

aux armoiries de l’humain

- moire de rêves incarnat livrée aux vents et aux sables

 

Mystère de cette chair

incluse

au chant d’eau vive

 

à portée de nos mains

 

Sous le renflement des sutures

bondissent des matins roux

encore barbouillés d’étoiles

 

Ils nous laissent à l’air libre

caressent nos mémoires

 

dressent nos rémiges

pour notre essor de cendres

 

*******

 

Je poursuis un rêve de topaze de laves silencieuses

d’efflorescences au bord des paupières

quelques fragments de la rose de quartz

endormie dans la grâce

 

La belle nuit des hommes à leur corps défendant

 

l’iris calligraphié de rimes sans raison

les gestes empennés sur le taffetas noir

 

Noir comme l’antre de lune où se borde leur amour

Noir comme l’innocence de la terre que fouille le ruisseau

Noir comme les rimayes de la chair qu’apostrophe le désir

Noir comme le cri du satin dans le ravissement

Noir comme la semence des cadavres qui pousse la forêt vers son printemps

Noir comme les lèvres nues des sutures

Noir comme les heures isolées sous la croûte des âges

Noir comme l’orgue qui mastique la majesté des dieux

 

Mon rêve retrouvera le chantier des louanges

 

moirant le noir velours des embrassements et les noirs

orages des faims indiscutables

 

Je rêve d’un rêve limier sur la piste des colombes

 

*******

 

 

 

Comme rouis en eau-forte

qu’aucun soleil qu’aucune lune

ne pénètre

 

nos cœurs en carénage

 

oeuvres vives à ras d’ombre

 

rêvent d’abysses de joie

jusqu’aux décombres du temps

 

 

 

 

GENEVIÈVE DEPLATIÈRE

 

 


Encre insoluble, L’être est perméable,Comme rouis en eau- forte

In A corps secrets © Hélices éditions

 

 

Plus d'infos sur :

 

http://www.helices.fr

 

http://web.mac.com/aureliehoudebert/helices/deplatiere.html

 

 

 

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