TEXTE 01
Jours d'enfance,
Une heure durait longtemps.
La nuit était vie infinie,
Les nuages,
Terribles cavaliers de l'océan.
Tout était grandeur!
Notre âme, c'était l'herbe.
Et les arbres nous disaient
Toujours vous serez notre terre!
TEXTE 02
Lorsque le soleil
Nous brûle
Jusqu'aux os
Et que les salamandres
Font mourir
Nos fontaines
On quémande
A l'olivier l'ombre
A boire
Sous ses rameaux
TEXTE 03
Parmi les voix
Que l'on entendait
Deviser très bas
Entre elles
Derrière la porte
Une seule
Gonflée de pleurs
A voix de femme
Que la nuit blesse
A mourir
Nous faisait veiller
Pour écouter
Sa douleur parler
Et nous étions impatients
De la rejoindre
A peine on osait
Elle se taisait par pudeur
D'y deviner
Notre simple pensée
Nous aurions tenu ses mains
Dans les nôtres
Mais c'était improbable
TEXTE 04
Si prés du cœur
Le givre
A des ruses
De pierre
Il épouse sa forme
Et tambourine
Chaque bruit
D'une seconde
Dure une éternité
Morts
Nous attendons
D'en sortir
Par les veines
Gonflées
De notre sang
TEXTE 05
La nuit
Se développe
Écharpe durement nouée
A notre face
Aujourd'hui
Demain
C'est comme hier
On se perd dans l'impasse
Désert nu
Où l'éternuement du silence
Est odieux
Sans feu ni cantilène
On croit
Qu'on ne va plus rencontrer
Le jour
Et s'il ne vient pas
Et la nuit reste
Et allonge son délai
Comptez-nous parmi
Les êtres en retard
Ou ceux qui ne sont plus de ce monde
TEXTE 06
Nous avancions divisés
Par le désordre
La pierre dans le ventre
Le ciel en deuil
Annonçait l’imminence
Et l'on disait que le contempler
Est un mauvais présage
HAFSA SAIFI Université d’Alger
Filières statistiques
Algérie Plus d'infos sur : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=25148