Quand il fera fourmi Les plaies dans ce rôle Offriront des sabres Et l'on coupera les sangles Pour habiter ce corps Dans un ressac d'insectes Un trou d'eau froide Avec nos pensées Comme des grelots
Ressac
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Ongles brisés
Ongles brisés Ongles-bras sur la tête Les yeux Le sol a des yeux Des trottoirs paupières Il me regarde par ses trous Il vibre du noir Il a un rire sale de ce qu'il a vu La terre me secoue Elle rigole cette terre Elle n'en peut plus de porter tous ces bras Ma maison chasse ses murs Je veux la calmer mais je ris également Je me tords du rire de mes anciennes plaintes Ma maison s'accroupit comme un chien Elle aboie et le sol est tout triste Tout s'effondre Dans les hennissements de ma terre De mon sol trop gratté Au son du tambour dans ma tête
--------------------------------- L'homme à genoux
L’homme à genoux Je ne sais si je le plains L'homme qui a mis Un genou à terre L'homme sans colère Et sans destin
Je voudrais détourner mon regard Reprendre mon amitié L'accuser de mes péchés L'écraser de ma honte Moi qui debout Mérite d'être à genoux
IGOR QUEZEL-PERRON
Il se présente :
J'ai 47 ans, école de commerce, après une carrière dans différents secteurs qui m'a fait voyager de la Russie au Brésil, je suis aujourd'hui ce que
l'on appelle un chasseur de têtes. Grâce à Michaux, aux haikus, au travail magnifique de Robert Sabatier, je chasse également les mots. La revue Décharge a récemment publié certains de
mes poèmes.