Diurnal
Maigre victoire du jour
mon mouchoir noué à nouveau
une fleur un soleil piquant la brume primitive
vivre c'est détordre
l'éternelle géhenne du jour passant
forcer l'empilage sensible des peines à vivre
seul m'apaise l'éclat des vitres saillantes
par lesquelles translucides
entre lourdes ruines, je vois mon jardin
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Petit brandon
vallon battu
à l'averse
un bleu
craché
qui couvre les pas
zébré de fils
électriques
bourdon sec
où prés raz
s'arrachent la veine
feu d'arpenteur
tonitrue par les sentes
fourré à l'explosif
au ruissellement de fin
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Aux marchés
Aux giries du temps et modernes danses
vos coquilles mots leur vide
prétentieuses niaiseries des marchands
Sous le sable et les cendres du goût
un vertige à la bête sentence
vos élans laids la salive du temps
Dans l'affliction des corps perdus
la détresse l'âme à la honte
vies coïncidentes déliquescentes
JACQUES CEAUX
Né le 1er juillet 1962 à Ussel en Corrèze.
Habite à Verneuil sur Vienne près de Limoges dans le Limousin.
Plusieurs de ses textes ont été publiés dans des revues de poésie, depuis ces derniers mois comme Point barre, Poésie/première, Libelle, Les tas de mots, Vents Alizés, Traction-Brabant, Florilège, Haies-vives, Le capital des mots, Francopolis, Arbre à lettres, Népenthès et Gelée Rouge (et prochains numéros de Traversées et de Les cahiers de poésie)
( Quelques uns des poètes contemporains qui l'inspirent :
Jacques Ancet, Jacques Dupin, Yves Bonnefoy, Colette Gibelin,Valérie Rouzeau, Antoine Emaz, Philippe Jaccottet, Guy Goffette, James Sacré ... )