A quoi je pense ?
A quoi je pense ?
À cette innocence
Qui portait un jour le bracelet de sa grand mère ; la joie
Elle est morte, prés de sa mère ; la foi
Cette innocence
Son sourire, ses yeux
Sa faiblesse et ses prières pour Dieu
Les quatre murs de sa chambre et leur unique histoire
Ce lit et l’homme loup, au dessus, au fond du noir
Sa robe grise, ce miroir et cette silencieuse horloge
Cette innocence, elle chantait
Sa voix faisait souffrir les anges
A quoi je pense ?
Cet amour sans ses ailes
Aveugle, il ne peut voir
Cherchant la haine, la reine, suppliant de lui rendre son pouvoir
Cet amour
Ses larmes et son sang peut-être rouge descendent avec la pluie
Remplissant le verre de la vie
Ah ! Cette vie que du jour au soir, boit jusqu'à l’ivresse et dort
Oh ! Voulant à tout prix oublier sa trahison impardonnable et sa sœur ennemie, la mort
A quoi je pense ?
A cette fille qui continue toujours à vendre les fleurs
Pauvre, elle marche les pieds nus
Elle semble dire à Dieu ‘’ Pourquoi les hommes n’achètent pas mes roses
Personne ne sourit, leur sombre cœur me tue ‘’
Cette fille de sept ou huit ans
Comme son bien-aimé, Gavroche, veut une famille et l’abri
Des rêves et un lit
Cet ange dans un enfer que sa fièvre maigrit
Eternellement
Condamnée
D’être en prison ‘’ Mélancolia ‘’
Je vous en supplie’’ tristeza’’, sauvez- la
A quoi je pense ?
Cet amour
Cette innocence
Ce vagabond espoir
Ce seul héros gravement blessé
Ce brave chevalier, le fort
Tous, accroupis ils attendent dans un bagne, la mort
****
Hélas , trois fois hélas
Elle dort
Sa vie se résume à peu de choses
Peut-être, elle attend la mort
Elle ne fait que
Dormir, se réveiller
Retourner au lit, boire de l’eau et vomir
Vomir encore puis rendormir
Ce n’est plus confortable
Retourner au lit, cherchant l’espoir introuvable
Elle,
Pleure,
Sans arrêt, elle n’est plus la jolie fleur
Des marches de plus, un piège ouvert
Un désert de cailloux
Et madame la mort prend le rôle d’une personne chère
Parler
Sourire
Elle lutte pour le garder
Puis retourner dormir sur la cuvette des toilettes
Se relever péniblement et sentir le monde tourner
Pas d’herbe fraiche, pas de source pure
Juste des roches coupantes qui blessent quand on veut s’y appuyer
Alors, retourner au lit
Une impression d’être veille
Malade
S’assoir pour ne pas tomber
Elle crie mais
Personne ne l’entend
Malheureusement
Elle crie encore puis …
Un silence
Elle crie une dernière fois
Elle prie
Suppliant milles fois un regard
De sa part
Elle s’est tournée vers moi et elle m’a dit :
‘’ Je suis La vie , Hélas , trois fois Hélas ‘’
***
Une lueur, un cri
Une lueur, un cri.
Il était une fois un homme sur un banc toujours assis
Dans un beau jardin plein de belles fleurs
Toujours la, mais son cœur, son âme, son esprit étaient ailleurs
L’homme aux yeux noirs songeait à toutes les belles choses qui l’entouraient
Il avait ce sourire même s’il était si faible et déprimé
Il pensait à sa fille Leila qui l’avait quitté
Il pensait à l’espoir qui est parti sans se soucier de ce qui peut lui arriver.
Une lueur, un appel
Il appelle sa mère qui est partie le jour de sa naissance
L’homme, le vieillard appelle ses espérances
Dans un monde infernal, il est demeuré seul
Un appel à la belle vie qui est partie très loin de son univers froid
La nuit, il a pris l’habitude de se diriger vers l’oubli et jusqu'à l’ivresse il boit.
Un hurlement, un rêve
L’esprit de l’enfant attendait le retour de ses parents
Il voulait être content
Il attendait juste leurs amours
Mais elles sont parties pour toujours
Un départ sans retour.
Une lueur, un cri
L’homme sur un banc toujours assis
Il se demandait, pourquoi les fantômes du mal ont hanté sa vie ?
Pourquoi sa vie dans une tempête avait sombré ?
Pourquoi son corps dans cette petite cage sans porte a été enfermé ?
Des lames de sang et des appels
Après la prière, il appelle son unique ciel
Son unique appui, sa seule raison, sa vie
Dieu … l’amour, le bonheur et le fidèle ami
Dieu… Qui n’abandonne personne
Qui pardonne.
Une douce mélodie
Une voix charmante d’une ravissante sirène à l’intérieur du paradis
Son parfum flottait dans l’air
Elle lance son rayon et le côté ténébreux s’éclaire
Sa voix audacieuse a apporté le printemps à une terre qui souffrait dans l’obscurité
A l’intérieur du paradis près de l’arbre interdit, elle chantait.
Une lueur, un cri
La nuit, à la maison les cierges s’allument
Le sage prend enfin sa plume
Il revient avec sa mémoire en arrière
Ecrivant son enfance et la rivière
Ou tous ses rêves étaient noyés
Noyés.
La lune, le soir, un sourire, des yeux fermés
C’était lui et moi
Un hôpital, une chambre blanche et un lit
Il ouvrit ses yeux et il m'a souri
C’était son dernier silence
C’était ma dernière mélodie silencieuse.
KHALID EL MORABETHI
Poète et étudiant en Lettres à la Faculté Mohammed I à Oujda ( Maroc).
Ecoutez-le : http://www.youtube.com/watch?v=qGqnlOGbkQY&list=TLnuK4_0cmZW0
Son site :