1) Co-errance
Co-errance vers nulle part,
Loin des extases ensevelies.
Avec pour théorie
Cette mèche de barde épileptique
Qui se mure,
Dans les miroirs gris de l’absence.
Ma théorie
C’est tes seins, aquagenèse du râle debout.
Ma théorie
La rencontre de nos absences,
Dans les cerceaux enflammés
De nos rites de mésanges.
Ma théorie
C’est ta pratique
Dans tes printemps de coquelicot.
Je bouge mes glacis, mes ténèbres
Et tue mes ombres pendues
Dans les caveaux de leurs pendules imbéciles !
Ma théorie
C’est ta pratique,
Quand tu recouvres tes aspérités
De rose et d’ouragan,
C’est tes cheveux bourrés d’astres
Jusqu’à l’étouffement,
Jusqu’à l’accouchement.
C’est tes prairies galopantes,
C’est ta soif qui s’allume,
Réverbères ivres
Dans les rues de ma perte,
Dispersions,
Hémorragies
Dans l’extériorité de tes aspérités oméga,
Enfants redessinant les tapis de leurs vengeances,
Symphonie du délire montant,
Syllabes de comètes échevelées,
Errance de bardes,
Co-errance d’Achiqs* aux mèches crépusculaires.
*Amoureux
2) Galope!
La nuit se dégrafe en néons,
Dans les rues aux écailles vertes.
Galope, galope, cheval de pierre !
Ma cithare agonise
Dans les algues brûlantes.
Galope, galope mais galope donc,
Eclair d’argile !
Il n’y a plus qu’une seule étoile
Et elle m’attend
Avec ce couple ensanglanté
Que caressent les pigeons,
Ce serpent- plume aux yeux phosphorescents
Et cette lune
Dans laquelle se balance un bleu lotus.
Galope, galope, mais galope donc,
Je n’ai plus de raison !
3) Paume-port
Pluie d’algues flamboyantes,
Cirque d’astres rebelles
Giclant, sur mes yeux étoilés,
Dans le verglas acide de l’attente.
Je t’aime,
Soif inerte,
Oasis d’absence,
Dans la trame des jours noyés.
Où renaître ?
Dans ce lit d’aube,
Se caresse la tulipe aveugle.
Les cigales recomposent
Le printemps des ailes.
Les mouettes enterrent mes voyages.
Je te réclame,
Ivresse de Mai.
La bougie avale les veines
De ma paume-port sans voiles.
Rejaillit, alors, le souffle, amer ouragan des retrouvailles.
La tulipe allumée rêve,
Réverbère mystique,
Dans mes rues gelées.
Je lève le crâne du crépuscule
Pour boire à la colère de mes mésanges sidérées
MOKHTAR EL AMRAOUI
Il se présente :
Je suis enseignant de français à Bizerte ville où je réside; je suis né le 19 Mai 1955 à Mateur, en Tunisie. Depuis mon enfance, je suis passionné de poésie. J'ai publié un recueil intitulé "Arpèges sur les ailes de mes ans" en 2010 ( ISBN:978-9973-05-892-8) une sorte de somme de poèmes que j'ai écrits depuis 1970. Je publie actuellement sur des blogs et sites de la toile.