LE DECOR
Le rouge est la couleur A quoi joue encore ce décor ?
de l'amour ; le poème - Pleinement -
s'en habille parfois pour Suivant, al[l]ourdissant mon
exhiber toutes les corps,
passions
possibles
Lentement.
Extrait de "Jusqu'à l'épuisement". Avril 2011
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L’ÉLÈVE ET LA LEÇON
Répète après moi :
La mélancolie
La philosophie
S’endort sur le lit,
N’entend plus le bruit,
Pensant-méditant
Pesant-évaluant
Votre collier blanc
Le lit et le banc
Qui ne lit que très peu de choses.
Qui ne vivent que près des roses.
Question :
Encore ?
[Pensé]
Quel est le sens, intercepté, de ce poème ?
Qu’elle voudrait marcher sans jamais s’arrêter.
Extrait de "Jusqu'à l'épuisement". Avril 2011
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AU PIED DU CIMETIÈRE MARIN
Et viennent à moi,
Au moment même de
Contempler,
L’azur
Et la mort
Chantés par des albatros
Et des chats... ;
L’éternelle solitude
Où la mer
Se réservait.
... Les couples, de loin,
Se contemplent
Et suspendent parfois leur mutisme.
Quand surgissent quelques décombres
De la ville noyée
Où Cette
Accueillait sensiblement
Ses malheurs.
Extrait de "Ecrits de jeunesse" Mai 2010
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LE SURRÉALISME
I
Le reflet mouvant
Charrie, par temps clair,
L’originelle haine flottante...
Un messie pourrait,
Par la Force du Tout-Puissant,
L’estomper.
II
Dans cette nuit,
Légèrement pluvieuse,
Il y a très peu de bruit.
Dans une route en lacets,
Des arbres entrelacés
Tendent de manière superficielle,
Suggérée,
Symbolique,
Cachée,
La main.
Une lumière envoûtante dessinée...
Ces arbres, qui errent dans l’indicibilité,
Sont virtuoses et virtuels.
Des étoiles :
Absentes sont les étoiles.
Dans cette nuit encore,
– Des ralentissements impitoyables –
Je reviens dans cette route où règnent le noir,
Les ténèbres et l’inconnu...
III
Des états d’âme qui donnent soif.
Sur les pavés de cette ville,
J’écrivais ton nom.
Je me pliais aux ordres de ma Princesse
Et je savais pourtant que c’était dangereux.
IV
Prendre [un peu] le temps,
– Observer –
Un oiseau sur des cordes d’une guitare,
Temps de grisaille,
Deux maisons séparées par l’Espace Vide,
Et l’arbre parrain.
V
C’est encore moi,
Coupé en quatre
Comme l’inaltérable irritabilité
VI
Penché sur le bord du Vide
Comme cette femme qui vit infailliblement l’Injustice Unique.
Elle vaincra, peut-être, un jour.
Ce sera avec Malice.
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Enfermée
À double tour,
Buvant un café
À tort, ...
Laissant derrière des traces palpables,
Méditant ma barbe, me dira-t-elle plus tard.
VII
Le deuil est une tour de contrôle.
Il a le monopole sur tous nos ressentis,
Nos valeurs,
Nos mœurs.
Ce fut un grand pays de la Morale.
VIII
De la colère de Barcelone à Bordeaux,
De la Méditerranée à l’Océan atlantique,
Du Soleil à la Pluie,
Du Sourire aux Sanglots
De tes lèvres aux miennes et inversement.
Extrait de "Au milieu de tout" 2010-2011
SALIM SAHRAOUI
Né en 1984, Selim SAHRAOUI intègre un doctorat en Lettres à l’Université Michel de Montaigne (Bordeaux). Il fait une thèse sur la poésie de Paul ÉLUARD.