Parfois je me sens échoué‚sur la grève, le coeur las
et l’âme lamentable. Et, brisé‚ par le ressac,
j'assiste impuissant au massacre
d'un corps dont tous les membres craquent
sous l'assaut lent des vagues,
qui ne se bat déjà plus,
qui reste là tristement‚ étendu,
que l'océan aveuglément fracasse.
Les mots depuis longtemps perdus
n'aident plus ma mémoire
que lèchent des flots d'algues aux langues noires
au rythme lent de leur danse aquatique
lui prodiguant leurs sournoises caresses
pour qu'elle sombre avec moi au fond de la paresse.
Et puis il y a des jours, des jours comme aujourd'hui,
où tout l'être se bat, se redresse et révolte.
Interdit de vouloir s'en aller
chercher d'illusoires refuges en de sombres contrées...
Lancé au coeur des combats, avec au bout du bras l’épée qui virevolte
furieuse et fière de terrasser de vieux fantasmes
qu'elle pourfend, soudain minuscules et mesquins,
condamnés à céder sous l'assaut assassin.
En sa grande vigueur tout l'homme drapé somme
l'armée des ombres de laisser choir ses étendards,
inutiles trophées par l'épée lacérés
qui frappe, frappe encor pour que vainquent l'envie,
le désir de l'envie et
l'envie de la vie,
28-XII-2000
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Enfers délicieux
Accueillez vos enfants
– tous vos enfants
Que vos portes ouvertes à tous promettent
félicité bonheur prospérité. Sus à la trop catholique
pour être honnête religion
Honneur à Hadès aux âmes mortes à Cerbère à Charon
Venu ici par la main d’Euripide guidé
Mes premiers pas d’homme affranchi j’accomplis tel un bébé hésitant facétieux
Versatiles les serviteurs des dieux convaincus peu à peu
aux bonnes causes gagnés
Applaudissent à tout va
à rien ppourtant tenus
A mes néophytes exploits qu’illumine la noire obscurité
pourtant si blanche, aux atours mordorés
Ne m’avez-vous donc encore reconnu?
Mais si…voyons…mais si
Orphée. C’est moi, Orphée!
YVES TREILLE
Licencié ès lettres en 1973, j'ai enseigné jusqu'en 2008 et je consacre le plus clair de
mon temps libre à l'écriture, romans, poèmes depuis le début des années 80. J'ai obtenu deux distinctions lors de la présentation de Eternel Ephémère au Printemps des Poètes, en 1999 et
2000.
J'ai écrit 10 romans. Pas d'enfer a été présenté
en 2008 au "Grand Prix Honoré d'Urfé du Roman d'Amour". 87 manuscrits ont été déposés. Pas d'enfer est arrivé en deuxième position.
Des centaines de poèmes.
Des Miroirs (1983) aux Palais de la Mémoire, (en cours de
rédaction) je m'efforce de visiter tous les genres romanesques.
Ma poésie se veut elle aussi très éclectique, tour à tour d'un classicismme
académique, moderne et expérimentale, elle explore tous les champs : lyrique, élégiaque, bucolique, pamphlétaire, etc
Je me consacre aussi à la peinture, à la sculpture, aux arts plastiques en
général (nus, paysages, peinture abstraite et non figurative. Pastel.Huile. Acrylique. Installation).