Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.
© Raphaël Rouxeville - DR Laurence Je me suis rasé de frais Et pas pour dire aux enfants Comme Octave, années cinquante : « Qui veut l’étrenne de ma barbe ? » - Et toujours, c’était la petite dernière dans ses bras, sur ses genoux Qui posait lèvres roses...
ENDOMORPHINES Invisible la vie à l'envers dans le frisson des arbres et des mots perdus près du fleuve quelle douleur ce charme qu'on ne peut pas écrire cette bouche qu'on ne peut pas fleurir au petit jour le sang des oiseaux dans les vergers sauvages...
Le temps n'existe pas clepsydres et vieux coucous trotteuses et grandes horloges carillons de coiffeur Westminster disparu le grignotement des engrenages disparus petits et grands rouages chronophages peu à peu les tics et les tacs sont devenus silencieux...
Le Rêve de Chien Jaune Étranger. Debout Assis Couché. Debout. Chien. Boue. Chien mord, toi l’étranger. Chasse la bise les grives. Cherche. La piste là c’est là l’ornière. Creuse. Cours. Fouette. Véloce ta fuite. La forêt précipitée, lourde. Les arbres...
S’éreinter Elle Met le feu aux poutres Des tribunaux péris S’enflamme à la vue des Églises en jachère Attire à elle l’air Des corbeaux ébahis Devant tant de misère Sur le bas monde gris Elle souffle la bouche en fente De l’éther réuni Une main déjà prise...
- Oui bien sûr – comme on dit – comme on croit toujours – j'ai aimé – sans doute je t'ai aimé comme un môme puisque je me foutais de tout pour te chiper un baiser – et toi tu m'offrais ton rire – ton rire solaire aux doigts de miel. Alors je te l'ai dit....
Le long des quais de Seine J’ai marché le long des quais de Seine. Le brouillard mordait le ciel, la tour Eiffel échevelée et ses nuages et ses nuées de ouate blanche que sa cime de fer effilochait. J’ai marché le long des quais de Paris, cheveux au vent...
à Michel Piccoli Naissance du poème amoureux D’ O bscures renOncules OrnerOnt nOs Orbites Quand leur hymnes immondes là-haut retentiront De fringants liserons nettoieront nos vertèbres Mais les vers vagiront la sourde vérité Qu’empourprés nos édiles voileront...
on l' a fait cet homme pour que je sois réconciliée avec mon sang le drain et la lymphe la veine à ma taille le mouvement circulaire une brise iodée la rose qui pousse sous l' épiderme lui qui est et qui vient et qui pénètre sans déposséder le sol de...
Autre chose On commence mais on commence par quoi ? On ne sait pas, on a presque pas regardé le ciel aujourd’hui, on ne l’a pas vu, pas de ciel, pas de bleu ou de gris, pas d’oiseau . Le vent est partout comme en folie, on ne voit pas le vent non plus…...