Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.
Kerguelen Le crêpe bas des cornes Grelotte à pas de béance La limite le gel La roupie sonne le brandon Soumettre l’absence à l’escient Mais filer sans écoute Dans la boite en métal Piquent Les miettes de l’épopée australe Un léopard des mers Sous les...
Déshérence définitive . Les poèmes te quittent l’un après l’autre comme un automne perd ses feuilles De semaine en semaine les jours vont vers leur souffrance, leur noirceur accrue . L’argile du masque peut bien afficher un rictus rigolard et le corps...
Au diapason Une rose rouge a chu sur mon corps parcheminé des rayures de l’aube. Le ciel s’est tu dans ce jour de silence qui m’a tant plu. Il faisait beau ce jour-là, lorsque j’ai foulé la grève de la plage striée de soleil qui brûlait le sable et la...
A la recherche Tu attends l’inspiration Assis sur ta chaise Comme un vieux clou rouillé Tu ne bouges pas Tu observes tes états d’âme Parfois tu jettes un œil sur l’extérieur Tu écoutes les oiseaux et le vent Tu as cette vague impression Qu’ils peuvent...
Au long des fleuves s’écoule le silence Percée, trouée, avancer au lit de la terre Filet, plus ou moins large et plaisant Afflux de couleurs sous le soleil de mai Bruits de pas rapides dans la forêt Odeur de feu de bois par-dessus le champ Au long des...
© Raphaël Rouxeville - DR Photophages Nous avons la jouissance des vampires, qui ne goûteraient pas le sang - que le feu. Du feu, nous suçons, du feu, ingérons ; rouges, bleues, blanches, toutes les lumières ! Du feu, réverbères, et astres, et écrans....
LA NUIT (A Léo FERRE) C’est la lune dans le noir Qui s’effile en croissant accessoire Dans l’éclat métallique D’une aube encore hypothétique La nuit C’est la fraîcheur qui s’affaire En doigts de rosée éphémère Dont le soleil en rayons Efface les roses...
LES ÉRINYES à Laurence, qui inspira cette fantaisie Si peu d’eau dont elles ont besoin les orchidées postées en rang derrière ta fenêtre gueules béantes pourpres ou mauves pour hurler tout le jour la beauté douloureuse et la fragilité de vivre les entendrez-vous...
A peine entrouvertes les lèvres N’a-t-on jamais pensé qu’aucune compréhension immédiate n’est envisageable Au loin les fumerolles du volcan panache menaçant Qu’à peine entrouvertes les lèvres s’abandonnent au premier sourire venu Derrière tes larmes l’envie...
Fausse Marianne Amorcer le jour. Fine balade au détour d’un arbre mou dans une forêt volatile; au sol: des épines, tapies dans les contours des mousses fauves et lourdes sur l’écorce fragile. L’impromptu de l’automne d’émois me recouvre; brise mon souffle...