INSTANTANÉS
1
Deux petits dieux s'éclaboussent
en riant dans l'écume
pendant que
portes ouvertes
l'église déborde jusqu'au rivage
des amis éplorés du Grand Mort.
3
Chenille-éclair dans la brume du soir
un train s'empresse
effaçant l'horizon
deux biches étonnées ont dévalé le talus-liseré
Mystère
Fugacité sauvage.
4
Lecture poétique assidue dans les champs
récitants et public attentif
Dans le silence d'un printemps opulent
un couple de chardonneret amoureux
se poursuit et revient
revient encore
chahut indifférent.
***
DU NÉANT
Des prairies parfumées d’étoiles
frémissantes
ondulaient au ressac de multiples marées
Des âmes fières partaient
en quête de vallées habitées
écho cherchant écho.
La mer empilait des montagnes
vomissant des cavales hennissantes
aux crinières d’écume.
Des galops de tonnerre
s’engouffraient dans des grottes
stériles
aux fragiles colonnes
Souffle des incendies
gerbes néantissantes
torches en deuil et laves rouges
Désertion de l’esprit
à moins
que ne reflue d’en bas un cri,
fumet d’humanité
Aucune trace de pas figé
ou de foyer
le vent s’entête filant ses théories
perverses
Pluie de nuit évinçant le soleil
obscure vitalité prolongée
en errance
Le vent chauffe
à l'abri des talwegs
fumées aromatiques
en espoir de printemps
orgueil et devenir
agacent spectres
et tempêtes
Des âmes fières
en quête de vallées
s'attardent à habiter
écho cherchant écho
J’aurais aimé vivre ici
pour y conclure un pacte
de ferveur.
FRANÇOISE COULMIN
Plus d'infos : http://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=poetheque/poetes_fiche.php&cle=221