André Sagne Chemin des sources éditions Encres vives
Dès le premier poème, la quête est présente, elle sera au cœur de ce recueil, pour tenter de combler : « le vide sous les étoiles » ou d’atténuer la difficulté d’être, l’écriture aide à : « franchir les portes de lumière ». Les onze poèmes de cet ensemble évoquent la source ou les sources, celles du langage et surtout du langage poétique et de l’imaginaire .
La source est au cœur de cette quête initiative ou quête arthurienne, car Brocéliande se profile avec : la forêt, l’Océan, le lac et le sacré ; le poète nous promène et au loin, l’image de Viviane nous guide vers ces « mondes disparus », « dans la pinède derrière les dunes/ l’oiseau siffleur attend/ la venue du géant/à la source cachée. »
La source, peut-être la fontaine de Barenton ? qui doit nous révéler à nous-mêmes , qui peut aussi révéler l’envers des choses comme ce : « regard vert des vieux prophètes/ ouvert à travers l’envers. ». Après l’orage, quand le vent ne gronde plus, quand tout s’apaise, la source libre, nous livre son secret : « Tout est silence ».
Le poète, éternel Perceval, reprend le chemin, ce qu’il croyait avoir atteint se dérobe, tel le Graal et : « Il lui faut de nouveau/ chercher la source / loin de la mer. » Il se perd, comme elle se perd dans le Val sans Retour : « et le ciel verse à l’orée de la nuit/ son encre maléfique/…mon ami écoute-la/ comme murmure de source/ avant que les étoiles réunies ne crient/ que les morts vocifèrent/ avant le grand sabbat de la terre. »
Est-ce Viviane ? est-ce Morgane qui a tari la source ? laquelle a voulu le maléfice ?
Étrange chemin que celui suivi par le poète qui remonte à la source des mythes au risque de s’égarer ; la mort et l’hérésie planent, peut-on découvrir certains mystères ? « Il faut être prêt » mais l’est-on jamais ? celui qui chemine risque toujours de se perdre …
Qui garde le secret des sources ? le poète peut-il , doit-il le révéler ? …
Ghislaine Lejard
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GHISLAINE LEJARD
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