Minuscule,
Je suis minuscule,
Je dis que je suis minuscule,
Je le confirme,
Je le dis,
A haute voix,
Mon nom c’est Minuscule,
Mon prénom, je l’ai oublié,
Mas mon nom est petit, il est minuscule,
Il n y a pas de point, ni de virgule,
Respecte-moi,
Je n’ai pas le choix,
Car c’est minuscule,
C’est comme ca,
Non ! Oui, tu l’es aussi,
Je le confirme et je le dis,
Elle est minuscule la vie,
Le point est minuscule sur le I,
Je n’y peux rien,
Ca ne change rien ,
Je ne sais pas,
Car mon cerveau est minuscule,
Mini,
Do re mi,
Minuscule.
***
Monsieur noir,
Ouvre la porte, monte l’escalier, passe dans un couloir,
C’est un homme,
C’est un loup,
Les contours de son visage se découpent de l’ombre,
Et enfin il entre dans la chambre,
D’un absent,
Innocent !
Un sens assis et qui colore son sang,
Un sens conscient de sa maladie,
Conscient de ce qu’il écrit,
Un message pour lui-même,
Un message pour ses poèmes,
Un message pour sa mort et l’homme qui enterre,
Un autre petit message pour les vers de terre,
Et au questionneur sans prénom ni odeur.
Au questionneur habillé en blanc et qui porte une fleur,
Sans couleur,
Sans parfum,
Sans le mot de la fin,
Sans sens.
Sans un rythme,
Sans …
Juste absence, absence.
Le visiteur noir,
Grogne,
Respire,
Il lance un petit sourire,
Et quand l’horloge indique neuf heures et demie,
Quand l’horloge indique que le cœur de la lune a arrêté de battre,
Que c’est bientôt fini,
Quand l’horloge indique que le soldat sans numéro a arrêté de se battre,
Que c’est fini,
Noir crie
Magnifiquement crie
Et fait partie entièrement de lui,
De moi,
C’est un homme,
C’est un loup,
Une raison, une passion, une foi,
Je l’entends parler,
Je m’entends parler et répondre,
A mes questions.
Monsieur noir,
Me dit que mon refuge est mon cri.
KHALID EL MORABETHI
Khalid EL Morabethi
Maroc / Oujda