Esclave
Pause ton regard sur ton enchanteresse
Agrippé à ton incertitude
Inspire Expire Inspire
Grouillant humus
Exulte Exalte Exulte
Rapièce et rabiboche
ton âme filée
d'une goutte de vernis carmin
enrayer l'échelle.
Fléchit Flatte Fléchit
Mets le genou à terre et pose ton front sur le sol.
Mai 2010, Arcueil
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Pointe Saint Mathieu
Embruns fracassés sur le micaschiste
Rai orangé par le velours indigo entrouvert
D'un rideau de vagues hurlantes.
Rivé à la lointaine conquérante
que tu ravis à la plaine morte
pour qui tu érigeas sans le savoir
des oraisons pantelantes et parfumées.
Septembre 1990, Finistère
***
Amoureux pitoyable
Ta colonne vertébrale
tasseau branlant
où se fixe instable
ton coeur éventré.
Confondant à l'envie
Salaires et impayés
tu mendies ton dû
sous mes vantaux.
De la canopée de mes rêves
je t'observe sans mouvements
dérouler tes imprécations muettes.
Juin 2004, Rome
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Mourir, et après...
Cours d'eau sur le bitume chaud
Vol de grues blanches dans un acier d'orage
Trouées cotonneuses sur ton obsolescence non programmée.
Cataractes de saumâtres bouillonnements
Elancements caractériels dans la nasse coronarienne.
Novembre 2012, Paris
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Brocéliande
Marcescence du charme
qui s'incline et rougit
De la pierraille dans l'âme.
Tu sourds d'une nébuleuse enfance
de ton blasphème amoureux.
Tu t'enrobes altier
confiant aux rameaux
ton feulement empli de désir.
Octobre 2014, Forêt de Brocéliande.
ALBANE TAPEH
Elle se présente :
Albane Tapeh a l'âge de ses amours et elle n'est jamais née. Pour l'instant, elle collectionne les lettres de refus comme d'autres les amants d'un soir. Elle pense que la poésie est la quintessence de la littérature, et son ultime refuge.