Contre-projet
Et si l’on essayait
de mettre enfin à jour
les plaies et les carences
les forces et tout ce peu
de nos vies concrètes
de dévoiler l’absence
sans se remplir
sans chercher à combler
ce manque qui nous fait mal
pouvoir vivre avec
par une parole sereine
une parole jamais dite
une parole pleine enfin
qui s’inscrit dans un rythme
essentiel
Car demain au fond des rues mortes
le temps dissipera nos traces
passé le temps de l’avalanche
personne n’ira les chercher
dans les grabats et les remblais
de l’ombre usée des cathédrales
où nous n’entendrons plus
les jeux d’enfants trop graves
et les mariages faisandés
( rhizomes et soubresauts
de chocs moribonds
consciences dissipées
perdues
dans les marges du temps
accompli )
NASHTIR TOGITICHI
Si tout se casse la gueule, précédé de Contraintes du temps.