Un grand drapeau sur toi plaqué par le vent
tu voulais le placer au-dessus du toit de l'immeuble
un grand drapeau qui devient sac plastique rouge
et qui se plaque sur toi, tes pieds
sont arrachés à leur appui
je te vois quitter le toit
flotter dans l'espace
Tu ne tombes pas encore
verticalement installé dans l'air
Ah ! Tu deviens deux, deux
comme toi flottant face à moi
et je te regarde, tu es redevenu un
un sans cris, ni peur, calme résigné
Tu es un astre nouveau très proche
une aura de certitude effroyable t'entoure
tu te déplaces latéralement peu pressé
dans une douleur nuageuse stupéfiée, je te contemple
amoureusement, le vent
semble te faire souffrir
ton corps s'incline sur le côté
Où vas-tu ? Je ne peux plus te voir
Où es-tu toi maintenant ?
Où suis-je moi qui ne réagis pas,
ne me précipite pas ?
Janvier 2015
***
Un deux trois nuages de géant
le couloir vert du début ou de la fin
sous le vent les peupliers s'entournent comme soufis en cérémonie
l'amour pirouette sur des barres parallèles
à tort ou à raison, début, fin, fin encore, aspirants soufis dans le vent, les barres couloir, les gants lâchés dans le placard
pour baisers et paroles les bouches ouvertes
le bruit des pas dans le répondeur téléphonique
Le vent vineux colle à la peau
dégustons-le
dans l'incohérence acceptée
PASCALE FLAVIGNY
Elle se présente :
Vit à Paris ainsi qu'à Orléans. Après des études de Philosophie, elle se déplaça dans les métiers, tous liés à la peinture et aux arts plastiques – chez Jean Dubuffet, au Musée du Louvre, dans des galeries d'art. Elle vécut au Mexique.
. Devint professeur de Lettres. Elle a publié un recueil de poèmes au Soufflet Vert, « Silo Silence », ainsi que des poèmes dans les revues Ellébore, Distorsions, Landes, Paysages écrits, Verso.