Forêts
Les scies circulaires des bras forts
aux dents d’acier brûlantes
sous la bave sèche
de l’homme au sang noir
abattent les arbres
Et des primates pacifiques
fuient le cœur du monde vert
loin des zones éclaircies
aux sucrés fers forgés
qui créditent un sursis
pour les ventres serviles
du peuple de partout
Foule
L’avenue descend
et il rit dans sa vie
il décroche la lumière
des étoiles du jour
Le cœur des hommes
bat au rythme
de la foule de la nuit
Alors qu’il marche
sur les pas du sommeil
les bêtes sanglantes de l’ombre
attendent leur instant
Procrastiner
Comme la lumière est grise
et comme le nuage lourd
sur l’horizon
Comme le temps passe
comme il est passé
Il faudrait aller à l’Hospice
voir ses Vieux en clair
sans valise inutile
avant la mort des autres
ou celle que l’on ne peut dire
loin de la peau douce
de la jeune rousse d’un soir
évanescente
dans son ciel si clair
sans valise inutile
Il faudrait que l’herbe coupante
des champs amers
craque sous mes pieds nus
ma veste au vent gonflée
mes lèvres
mordues
sanglantes
d’un désir singulier
Le voyage
Le métro
le RER et les badauds
ce n’est pas si chaud
tout ce monde traînant
une carcasse fatiguée
de nausée de contrôle
et de crasse mendiante
quand d’autres ordinaires
perdus de cités de pavillons
filent en voiture
arrivent en retard
coincés en bouchons
en des files étouffantes
et toute cette rage contenue
via dolorosa
NASHTIR TOGITICHI
Il se présente :