VOIX PERDUES AUX CHAMPS ELYSEES1
Je connais ces mots qui n’ont pas besoin de phrases pour pleurer leurs amertumes ils portent leurs douleurs dans chaque syllabe chaque chanson est un te deum une ville qu’on étrangle un peuple qu’on tue une nature qui s’efface derrière un brin d’horizon
J’ai voulu, malgré moi, hurler dans le fin fond des enfers ma haine du Diable
O mon peuple ! Qui prie et qui meurt dans les bras des Dieux.
Mort, devient une grammaire qui me lie à mon destin, ma vie aux champs Élysées, mes rêves de mes villes sans chaines
J’ai voulu, malgré tout, plaidoyer auprès de Babylone, O reine des enfers ! J’ai défendu mes villes desséchées sans abris de l’Aigle, ma vie devient une capitale en ruine Bousculée de tourments, mes rêves de mes villes libres m’étranglent
Je vis dès lors dans l’illusion de mes villes en chantiers de mes mots mangeurs de phrases dans l’ombre filiforme de l’Aigle je conçois un repos éternel pour m’échapper du destin nègre.
***
je m’habitue à chaque parenthèse de ton regard qui viole souvent l’espace de tes maux Ta vie une mer ensanglantée par quelques souvenirs en paquebots qui émergent de vagues en vagues vers l’horizon éternel le repos final
Je ne suis pas étranger à ta langueur, chers humains cher lecteur terrien évanoui par les nuages fumants d’un monde qui brûle à petit feu
On l’appellera Globalisation cette fille qu’il enfantera cette accumulation étouffante d’horizon des ciels qui engloutissent d’autres de leurs bleus paranoïaques
Sous le regard des mers mes pensées s’enfuient sans regrets ni tourments comme une mauvaise histoire qu’on n’oublie toujours à ne pas conter Suis-je seul à savoir deviner la misère des nuages
***
Perdition
Je t’achèterai le temps qu’il nous faudra pour rallumer nos lunes éternelles pour fuir nos étoiles mortes de peur d’être
Mon âme sentiers perdus ma cité abandonnée dans l’inexactitude de la vieillesse
Je revisite ma vie de loup à chaque soir de Pleine Lune afin de renaitre la grandeur de mon cœur cannibalisé
Ma belle amie Les jours, failles intérieures nous ont bêtement divisé Depuis, Chaque printemps est pour moi une source où s’abreuve ta perte
ROBERTO CHARLES
Il se présente :
Roberto CHARLES est né un jour de décembre 1993 en Haïti, à Petite Rivière de L’Artibonite. Il a grandi dans sa ville natale. En 2005, il rentre à Port-au-Prince pour continuer ses études secondaires. Il étudie actuellement les Lettres Modernes à L’Ecole normale Supérieure d’Haïti (Université d’Etat d’Haïti). Roberto est un passionné de littérature, il est poète, diseur, nouvelliste chroniqueur culturel et il tient un blog littéraire et artistique (la chose littéraire). Les textes qu’il propose sur Le Capital des mots feront partie de son premier ouvrage Paradoxes, en préparation.
1(Mythologie) Lieu des Enfers où les héros et les gens vertueux goûtent le repos après leur mort.