Semblable. Nos Démons, nos désirs, nos secrets : je suis ton Personnage
"Expérientiel", attiré par l'indispensable
Étreinte des souvenirs, effarouché par l'éclat des lames morales.
L'éolienne de mon corps est animée par tes
Brises d'âme, caresses
"Men-songe-antes" : je suis hantée par les tendres attouchements les purs à-côtés ; avide d'irradiation
Solaire et de peaux à peaux sans
Suite. Ni place à prendre ni carapace à
Con-server je suis sereine. Ma rivière en crue ne souffre pas d'échappatoire discret ... De certitudes en vagues à l'
Âme, amoureuse de l'aube comme du
Pire, je suis troublée par l'irréversibilité des
Choses.. Implacabilité des mains.. Larmes irrévérencieuses... Nous n'avons plus vingt Ans. Je lis plus mais je
Souris moins. Je suis plus calme que jadis ; moins confiante dans le même
Temps partial et volage.
Ton coeur sur mon corps qui respire et tes
Yeux enivrés de ma fatigue propre : un rêve éveillé qui me tient par la
Main. Ma main. La tienne enfin.
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Je suis dans l'intervalle. La fièvre
Continuelle, absence de répit : comme une
Malédiction, le "prix" pour mes errances "spirites" ; tes bousculades, toujours. Je suis dans l'entre-deux ou trois, ma tête penche mes bras levés et ma bouche tente le murmure vers un Toi fantasmé... qui voudrait bien m'entendre. Ne pas s'appesantir sur
Soi, certes mais prendre ce qui vient ; qui
Veut. Ne pas forcer toujours ré
Agir en un sens ; ou un
Autre. Je vogue entre deux eaux
Douces mais agitées par une brise
Indocile. Je ne sais plus que
Croire et, fébrile, verse dans la solitude
Choisie, le renoncement à des mers étrangères... bien trop calmes pour moi. Je suis dans l'antre des Questions stériles et me vautre dans la mélancolie étoilée... Sous des cieux de
Plomb je me voudrais tendre mais ta
Main est trop dure ; mes petits poings
Serrés. Dans la grande maison je me perds en poèmes dédiés à d'autres
Sublimés... le verbe se joue de mes
Faiblesses comme "mes" nouveaux-nés de mon
Hébétude passée. Tu es au-devant de mon
Pont, au-delà de mes rives discrètes, et tu
Juge la traversée insensée. Qui saura jamais le temps nécessaire pour
oser se jeter dans l'abime de la
Reconnaissance mutuelle...
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Tandis que la tourterelle roucoulante
Picore l'herbe juste
Rase, Elle s'éparpille en mille
Songes dans la tiède
rosée. S'abreuve, délice, à l'eau de Sa
Source mentale qui ruisselle et ondule sans
"Évaporances" aucune. Se meut dans d'étranges
Contrées colorées sans faire aucun
Geste. Aucun murmure ne s'échappe de sa chambre noire, Elle est seule et
Vraie avec elle-même, le tempo des
Autres l'indiffère, seul compte le chant
Final, sa frondaison intérieure. Ils bâtissent des
Ruines, convoquent leur opprobre
Propre ; Elle s'y refuse avec la hargne d'une
Bête
Condamnée.
EMILIE VOILLOT
Elle se présente :