A l’intérieur du bidon, le vide est assis, son parapluie est noir, il n y a pas de pluie, son parapluie est noir, il n'y a pas de soleil, son parapluie est noir, il n'y a pas de nuages, son parapluie est noir, il n'y a pas d’images, son parapluie est noir, il n'y a pas de mot juste, son parapluie est noir.
Le vide est assis, il parle au silence, s’excusant d’être tranquille, d’être assis, d’être habité par un autre vide dépressif, il s’excuse de ne pas avoir l’envie de mourir, ça serait beau et magnifiquement écrit, les papillons passeront et les gens pleureront, mangeront de la viande et partiront.
Le vide est assis, il craint le soleil, son parapluie est noir, il n' y a pas de soleil, son parapluie est noir, pas de rage, pas de fatigue, son parapluie est noir.
A l’intérieur du bidon, les mains lourdes, lourdes tombent tout au fond et font un bruit étrange, des têtes lourdes, lourdes tombent tombent au fond du sol, les uns font un bruit étrange et d’autres se mangent. Des grosses mains blanches tombent sur le parapluie du vide, son parapluie est noir, des points lourds tombent sur des tombes et sur la figure du noir, sur le reste et sur tout ce qui reste.
A l’intérieur du bidon, c’est vaste dont les souvenirs ne comprennent pas leurs pensées, ils se comblent et se stockent comme de la graisse dans le corps d’un obèse, assis au milieu.
A l’intérieur du bidon, l’odeur des poids lourds qui tombent, se forment, ils deviennent une chose qui marche et qui parle comme un homme, un homme avec une pomme collée au visage, une pomme vide, sa graine est vide, une pomme d’un homme vide dans son regard, dans son œuvre d’art. Un homme blanc sombre, il y a du vide dans son mouchoir qui se jette dans le bidon vide noir.
KHALID EL MORABETHI
Khalid EL Morabethi
Maroc / Oujda
http://lamuseduciel.blogspot.com