LE CAPITAL DES MOTS - JACQUES ROLLAND
Prise en tenaille entre deux néants, deux absences indicibles, notre vie s’adonne comme elle peut au Graal de l’immortalité, accrochée aux aspérités du présent et du sensible, ignorant que nos mains traversent les cloisons, que nos yeux inventent la lumière, que ce monde est faussement tactile, qu’irréel et réel ne disent rien d’autre que le vertige du doute et l’énigme de l’existence.
L’amour exerce son potentat, infuse dans notre esprit le sentiment de la perte tandis que les mots pour le dire forment des mosaïques aussi belles que fragiles, vouées à l’enfouissement et au délabrement comme ces vases antiques qui n’exhalent plus les parfums de leurs belles patriciennes.
Face à l’outrage du temps nous sommes comme les arbres, immobiles, désarmés, incapables d’esquiver le danger.
La mort c’est une solution qui fait problème.
Il ne s’agit pas en poésie d’espérer ou de désespérer mais de dire, de tracer, d’obéir sans humilité ni vanité à ce tremblement de la main et de la raison au seuil de la porte obscure.
JACQUES ROLLAND
Il se présente :
Jacques ROLLAND est né en 1952. Il vit à Villeurbanne. De nombreux poèmes ont été publiés sous son nom ces dernières années dans diverses revues (papier, en ligne) : Francopolis, Ecrits…Vains, Pleutil, La page Blanche, Comme en Poésie, Les Cahiers de Poésie, Le Capital des Mots… et anthologies : « Poètes face à la vie »( Éditions de l’Athanor) «Du Souffle sous la Plume » n°2, n°3, n°5, n°7 ("Les Joueurs d'Astres" Éditions), « Visages de Poésie » (Jacques Basse - Anthologie n°5 - Éditions Rafael de Surtis)…
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