Poésie quotidienne
Tout au plus une suite de sons
Perçant moins vite que longue
L’écrin constitué
Le visible élaboré au regard de l’insu adulé
Inavouable
Pour chaque ouïe un non dressé
En drapeau blanc
Sur le territoire de l’impossible
Prononcé dans le soir
Quand vient l’urgence de dire
Au mieux une sentence
Où l’un s’autoproclame
Double aux abords
D’une bouche qui écrit
Tous les jours sans le savoir
Pour un autre que soi (que lui)
Et fait parler les soupirs
En définitive une phrase
Qui hésite à répondre
Une question interminable
Où recommence le monde
Et s’ensuit le silence
***
Adresse
Effleurée dans l’induit des sens
L’attente épouse l’absence
De ton corps épris du jour
Dirigé vers d’autres nuits
Que la mienne accablante
Tu me l’as dit
Au seuil de l’insu désirable
Vers lequel tu t’échappes
A chaque fois que parle
Mon indifférence
Déduite du commun
De mes confidences
Que tu ne veux pas entendre
Comme le cri que je vole
Au silence brisé de ta jouissance
Tu me l’as dit
J’ai voulu te comprendre
C’était pire pour ton rêve
D’être incomparable
De vivre en langue étrangère
De ne plus aimer
Qui s’adresse à toi comme à soi
Au miroir sans tain
De ma solitude
L’absence épouse l’attente
De ne plus vouloir te revoir
D’être chez nous
Comme en ma propre maison
M’enverras-tu au moins
Une carte postale
MARIANNE BRAUX
Elle se présente :
Marianne Braux est née en 1988 dans le Sud-Ouest de la France. Elle vit actuellement en à Adélaïde, en Australie, où elle enseigne le française et poursuit des études de doctorat en littérature. Elle a publié plusieurs poèmes dans diverses revues papier et en ligne (Poésie/première, Lichen, Lélixire) ainsi que deux articles universitaires sur Lydie Salvayre et Marguerite Duras.