A quoi ça sert de couper les fleurs courtes sur le bas de la route ?
À S.L.
Trèfles et frêles frôlent la rosée
Tiges indolentes dans les brins d’herbe
Leur ronde se nappe des oripeaux des évêques
Sur le chemin de la Font Sainte où vont les bergers
Un petit groupe de fleurs s’est rassemblé
Les impériales se mêlent à la cohue des aiguillons plantés dans la terre
Aux pieds des marcheurs mousses et gravillons
Les iris tombés de leur piédestal s’inclinent devant les favorites du bal
De larges feuilles entourent leurs pétales
Les odorantes n’ont que faire de ce déballage
Leurs têtes d’épingles s’agrippent à l’humus
Pas besoin d’être un hibiscus pour se répandre
Un diplodocus pour s’étendre
Elles portent en elles
Le safran des Indes et le sel de l’Himalaya
L’encre d’antan et le renouveau du printemps
Les limes des cimes et les digues des vagues dingues
En vertige les pensées suspendues voltigent
Coquelicots, boutons d’or et bleuets fleurissent
Les champs et les bas-côtés s’unissent
Voyelles et violettes reverdissent.
30 octobre 2017
LAURE WEIL
Laure Weil se présente :
Professeur agrégée d'arts plastiques, je suis aussi curieuse de littérature, de cinéma et d'architecture. J'ai fabriqué quelques livres d'artistes, dont le lien entre eux semble être l'effacement. Livres restés confidentiels. J'écris généralement pour restituer une rencontre avec une œuvre, qu'elle appartienne au champ des arts plastiques ou au cinéma.
Je cherche à diffuser mes textes parce qu'il est plus facile de se motiver à écrire régulièrement quand on sait que ses textes sont susceptibles d'être publiés.
Mes écrits sont nourris par ma culture des arts plastiques et par ma liberté à jouer avec les mots, comme s'il s'agissait de couleurs pour un peintre.