Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - PIERRE RIVE

Publié par Le Capital des Mots sur 8 Mars 2018, 09:46am

Catégories : #poèmes

Marcher au soleil

Avec le vent qui s’éveille

Qui danse

Et dont la sueur émerveille

Le corps de la mer.

 

Combien de phrases perdues

Dans les plis de ton cou ?

Comme un collier

Cherchant ses sphères.

 

Combien de ronces

Ont entravé les lumières

Avant que je n’arrive délivré

Devant l’iode de tes paupières ?

 

Naufragé dans ton regard

Me voici de nouveau à mendier

Les parfums de tes roches.

 

Me voici avec mes haillons

Et mes membres griffés

Tendant la main

Au sel de ta bourse.

 

Mendiant

Devant tes parures infinies

Je vais dans les rues

Et les grandes avenues

Où les algues chantent ta beauté.

J’apaise mes blessures

Dans le flux.

 

J’étais pourtant riche de perles

Et ma coque caressait ton ventre.

Sabre était ma langue

Tranchant les gorges grises des nuages

Et l’espace grandissait

Entre nos doigts.

 

Combien de phrases perdues

Dans les plis de ton cou ?

Comme un collier

Cherchant ses sphères.

 

Assis sur tes marches

Je te contemple

Mais le cordon sur tes seins

Me reproche les absences.

 

Je reviendrai

Dans les silences de tes cheveux.

 

 

 

 

Perles

 

***

 

La barque est sur le sable

Le sable est sur la barque

C’est un restant d’embarcation

Un squelette

Que le vent enlace

Que la pluie pourrit.

 

La barque est sur le sable

Dans un endroit désolé.

Désolées sont les mouettes

Car le bois de la coque

Ne ramènera plus de poissons.

 

Il reste un morceau de filet

Entre les os de l’aventurière

Les os

Que les fauves du temps ont léchés.

Il reste un morceau de filet

Qui se souvient encore

Des prairies de la mer

Et du cuir tanné des pêcheurs.

 

Promeneurs

Ne riez pas de l’épave !

Il y a tant de richesses

Qui émanent de son cadavre.

 

 

 

La barque

 

 

 

***

 

L’ombre est une bête étrange

Qui se métamorphose

À chaque instant.

Élastique

Elle s’élargit

Rétrécit

S’habille de formes diverses.

Et quand l’ombre

S’empare des rochers

Les rochers pleurent l’obscurité du sable.

Le sable frappe dans ses mains

Pour s’en libérer

Mais rien n’y fait !

 

L’ombre se prolonge

Jusqu’aux serviettes des baigneuses

Dont les corps à peine séchés

Cherchent la chaleur.

Les peaux frémissent sous ses pattes.

L’ombre mord le bout de leurs seins

Se pourlèche les babines

Tandis que les mouettes rient du spectacle.

 

L’ombre est une bête étrange.

 

 

 

L’ombre

 

 

 

 

PIERRE RIVE

 

 

 

Il se présente :

 

Pierre Rive est un auteur né en 60. Il a publié plusieurs ouvrages de poésie, des nouvelles, des textes humoristiques, ainsi que des parodies.

On le trouve aussi dans plusieurs revues et dans des ouvrages collectifs.

Bibliographie :

http://pierre-rive-auteur.id.st

Pierre Rive - DR

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