de Chair & d’Os
La caresse, un baiser fertile, une arabesque, qui n’a ni commencement ni fin.
Elle est le vent foulant l’herbe, l’eau aux remous du rivage, le chant aux ventres des pluies.
Elle est lumière au corps, liturgie qui n’a ni commencement ni fin.
Au ressac :
La chair,
Son baiser,
Chemin marin.
L’onde divague,
Déroule ses moiteurs :
Rêves salins,
De dunes,
D’algues
Et le sel tel un fruit.
Flambe le jour.
Flambe !
Flambe à corps brûlé !
Voici qu’aux sources de cendre,
Vient l’ombre
Qui, de linceul à voile, accueille ma nuit.
*
Grelotte, grelotte
La peau sur les os,
À cor et à cris s’égrènent les mots,
Les lettres mortes,
Les traîtres maux,
Car où s’épellent les maux se comptent les os.
Qu’importe, qu’importe,
Au corps à corps, s’écorche la peau.
Et l’être mort,
Avale ses mots,
Montre ses os,
À la levée du corps,
Où mot à mot se peaufinent les maux.
Et dans la chair des mots percent les os,
Du corps du délit très cher à mes mots.
Sanglotent, sanglotent
Les os sous la peau,
À nos corps défendant s’engrangent les maux.
Aucun souffle sur nos lèvres, aucun sang dans nos veines, pour nous les miroirs sont des pièges muets.
Nous avons faim tellement faim, toujours !
À peine mort sont nos visages.
Nous avons soif tellement soif, toujours !
À peine vivant sont nos corps.
Aucune sueur sur nos peaux, aucune source dans nos regards, pour nous les miroirs sont d’absence figée.
Horloge, gibet :
Suspend le temps.
Horloge, couperet :
Chute le temps.
Et toujours,
L’aiguille tressaute
Et toujours,
L’aiguille réclame,
Mais cède le pas.
© Béatrice Pailler
BÉATRICE PAILLER
Elle se présente :
Je suis rémoise et j’ai exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Je me consacre maintenant à l’écriture et uniquement à celle-ci en alternant prose et poésie. En 2015, la société des poètes français récompense du prix « Jean Giono » (prix du manuscrit de prose poétique) mon recueil L’heure métisse.
Trois recueils sont parus à ce jour :
Jadis un ailleurs, recueil réunissant : L’heure métisse et Motifs aux Éditions L’Harmattan 2016 / Mouvements-Panta Rhei aux Éditions La Porte 2017 / ALBEDO Éditions Encres Vives 2018.
À paraître en 2019 : SACRE aux Éditions Racine et Icare
Par ailleurs, je participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Les Amis de L’Ardenne, Lichen et Le Capital des mots; prochainement des textes paraitront dans ARPA et Ecrit(s) du Nord et en 2019 dans À l’INDEX numéro hommage à Michel Mourot
« …À Reims mon quotidien est fait d’écriture, d’échanges et de partage autour de la poésie ….Mon écriture prend sens dans la langue. Je m’en imprègne et la transforme, la travaille, pour façonner mon langage poétique. Mon but est d’approcher de ce que j’appelle « la poétique du monde » qui est pour moi indissociable de la création. C’est pourquoi, je place la lumière au centre de mon écriture et en appelle à tous les sens… »
A consulter
Sur le site de la revue Décharge
http://www.dechargelarevue.com/Voix-nouvelle-Beatrice-Pailler.html
http://www.dechargelarevue.com/Plaquettes-et-filles-legeres.html
Revue en ligne Lichen
http://lichen-poesie.blogspot.com/p/beatrice-pailler.html
Sur le site de la revue Traversées
https://revue-traversees.com/les-auteurs-de-traversees-2/
Sur le site des éditions l’Harmattan
Fiche auteur
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=31670