Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - GHISLAINE LEJARD

Publié par Le Capital des Mots sur 15 Décembre 2018, 11:38am

Catégories : #articles - articles critiques

Les obus jouaient à pigeon vole.  Raphaël Jerusalmy . Editions Bruno Doucey, 2016.

Les obus jouaient à pigeon vole. Raphaël Jerusalmy . Editions Bruno Doucey, 2016.

Les obus jouaient à pigeon vole

Raphaël Jerusalmy

Editions Bruno Doucey

 

Ce roman revient sur la journée du 17 mars 1916 , le sous-lieutenant Guillaume de Kostrowitzky est frappé par un éclat d’obus à la tempe, au lieu-dit des buttes dans l’Aisne au pied du Chemin des Dames.

Kostro ou Cointreau-Whisky comme l’appellent ses camarades de guerre, est l’auteur du recueil Alcools, il est déjà bien connu du milieu littéraire et artistique parisien, sous le pseudonyme de Guillaume Apollinaire.

 

La construction de ce roman est intéressante, en un compte à rebours, l’auteur fait revivre les 24 dernières heures du poète, jusqu’au moment de l’impact.

C’est une journée ordinaire de poilus pour Apollinaire et ses compagnons à qui il a donné des surnoms, Dontacte, Père Ubu, Trouillebleu, Jojo le plus jeune, à peine 20 ans et qui sera ce jour-là tué par une balle perdue, reçue en plein cœur. Kostro lui, lit le Mercure de France , pense à l’art, à la poésie, il écrit.

Au milieu du chaos, la poésie est là, elle est là où on ne l’attend pas.

Chaque chapitre est introduit par un court extrait de poème de Guillaume Apollinaire qui évoque la guerre ; car Guillaume Apollinaire est celui qui a écrit : «  merveille de la guerre », « obus couleur des tirs » «  C’est épatant d’être militaire et je crois que c’est le vrai métier pour un poète » ( lettre du 3 janvier 1915 adressée à Mireille Havet).

Comme Raphaël Jérusalmy, René Guy Cadou avait senti le rôle de la guerre dans la création poétique de Guillaume Apollinaire. Cadou qui a fait dire au poète dans le Testament d’Apollinaire : «  La guerre même a augmenté le pouvoir que la psie exerce sur moi et c’est grâce à l’une et à l’autre que le ciel désormais se confond avec ma tête étoilée. » Raphaël Jérusalmy s’adresse au poète en lui disant : «  Tu as tout de suite vu, et peut-être auras-tu été le seul, ce que la guerre avait à t’offrir. Une occasion rare. Une chance d’accomplir ce geste. De perpétrer l’acte poétique absolu. »

 

Avec en toile de fond la guerre de 14-18, ce roman est une réflexion de ce que peut être la création poétique , de ce que fut celle de Guillaume Apollinaire pendant ce conflit.

 

A 16h15, ce 17 mars 1916, Guillaume Apollinaire lit le Mercure de France, l’annote, un impact l’atteint à la tempe…

 

 

GHISLAINE LEJARD 

 

Plus d'infos : http://ghislainelejard.blogspot.fr/

 

 

***

 

 

 

RAPHAËL JERUSALMY 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents