Du sort...
Lui-même inconstant
Le sort vacillera sur son erre
Ne saura du lendemain projeté
Poursuivre sur la lancée d’une ère
Momentanément encalminée...
Car il est toujours temps
Avant que l’avenir ne s’assigne
Suspendre de vains dieux
Non seulement l’ire mais le signe
Avant-coureur de destinée...
Celle que suspicieux
En d’inexplicables options
Ces bienfaiteurs nous assènent
Confondant ellipses et lunaisons
Selon nos liaisons...
Car il est toujours temps
En cette heure où les vœux courent
D’un manquement à leurs idéaux
Modifier ces trajets qui concourent
A des cieux infernaux...
***
Ex-voto...
Vrai dédicatoire de conformités sises
L’ex-voto implique de vos charmants détours
Cette conjugaison de connivences éprises
Leurs variances s’ourlant d’ambivalents contours...
Vous moquez nos plaisirs mais en auriez-vous d’autres
Le confort de vos reins n’épousant que les nôtres...
Sur l’image à l’arrêt vos nudités soumises
Variables antiennes apparemment forcloses
D’indiscrets quiproquos et aux vertus requises
A de vils saccages les mâles prédisposent...
Vous piquez nos désirs l’avenir c’est bien l’autre
Le remords des amants n’occultant que les vôtres...
Resserre ou ex-voto de vos plaisants atours
Ce zapping nous propose simple mignardise
Au casuel secret de conjugaux discours
Une luxure entendue fréquemment admise...
Vous moquez nos plaisirs mais en auriez-vous d’autres
Le confort de vos reins n’épousant que les nôtres...
Ce rosaire instinctif sustente l’à-propos
De doux instants majeurs soumis aux convoitises
Lorsque égrenant ces grains constellant votre dos
L’empire de nos sens subit leur entremise…
Vous piquez nos désirs l’avenir c’est bien l’autre
Le remords des amants n’excitant que les vôtres...
***
Heureuse époque...
Ah si de nos folies nous vivions l’aventure
Nos vies d’espaces sidéraux s’entrouvriraient
Et de ces promontoires là-haut sur nos toitures
D’idéaux desseins nos esprits se peupleraient...
Si de nos espoirs nos fredaines nostalgiques
Sans remords en poursuivions les plus doux sentiers
Comme moulins ou norias nos cœurs sans viatique
Unis nous enjoindraient à ce commun chantier...
De nos farces et velléités palinodiques
De leurs mensonges pieux et vains ressentiments
De leurs codes secrets dits déontologiques
Si nous en assemblions brûlions leurs jurements...
De ces bûchers l’alchimie de nos séditions
Régénérerait nos faux semblants et tabous
Là-bas embraserait l’ancestrale faction
Agenouillée vaincue déjà la corde au cou...
***
Celui...
Moi je les croyais ces instits en blouses grises
Qui à l’école où j’allais m’avaient enseigné
Malgré leurs préventions concernant notre Église
Qu’un astre bienveillant sans cesse baignerait...
Villes et départements jusqu’à nos colonies
Et moi benêt rêveur de ces trop belles histoires
Sans ‘moufter’ j’en gobais les pires vilenies
A peine en recensé-je les communs déboires...
Durant ce temps de l’alphabet de la lecture
Celui de l’arithmétique des bâtonnets
Du calcul mental loin d’être une sinécure
Celui des participes et nombreux imparfaits...
Le temps des découvertes et ultimes retouches
Celui des ralliements des incivilités
Celui des fausses alarmes des escarmouches
Celui de l’azerty...
Celui fastidieux consacré aux écritures
Rébarbatif des lettres de motivation
Celui du déplaisir s’affichant en factures
Sommant le citoyen d’en régler l’addition...
Malgré les rescousses d’écrivains de poètes
Celles de Verlaine et plus proche de Toulet
La mainmise du temps qui bien sûr se répète
Signala de ces voies les sombres bas-côtés...
L’apprentissage en somme est un choix de raisons
Très claires au début s’assombrissant sur le tard
Lorsque insinuantes leurs vaines objurgations
Sans quitus nous enjoignent à délaisser nos parts...
***
La chenille...
Malgré mille pattes la chenille en rampant
Se hisse avec grand-peine au-dessus des parterres
Encore heureux que ce futur lépidoptère
S’adjoigne des ailes en se démultipliant...
Sa chrysalide chue vint la ‘mariposa’
Légère et ingénue revêtue d’arc-en-ciel
Inspirée par des sucs d’odoriférants miels
A folâtrer se prit puis se prédisposa...
Pleine se remplit ma plaine de papillons
Mais les foins sont coupés la saison déjà close
Leur vol s’en ressentit la nature forclose
Enrôla insoucieux et le Dniepr et le Don...
Ils viennent disparaissent aspirent à des lieux
Une fois accomplies leurs voltiges spatiales
Pas de deux déjetés ou parades nuptiales
Puis s’éclipsent en vol en subtils camaïeux...
Sont-ce leurs battements fragiles ou cadencés
Cet incessant ballet de trompes qui prospectent
Cette inconcevable légèreté d’insectes
Qui font à notre insu croître les graminées...
Virevoltent tous ces anciens processionnaires
Devenus phalènes bombyx ou machaons
Des rives de Garonne et du Dniepr et du Don
Tôt ou tard pourchassés car requis aux bestiaires...
Papillon vole mais rabattant son filet
Sus à leurs courses erratiques toutes inutiles
Se surprend le chasseur à penser au futile
Dessein concourant à ce bref articulet...
***
Printemps...
Des saisons il y avait eu
De vraies de belles
Avec de la lumière
En abondance
Et des filles
Jolies...
Aussi
Du fond de nos terriers
Par le froid et l’âge engourdis
Perclus de frimas hivernaux
Infernaux
Refroidissement grippe pneumonie
En convoquant
Contes à dormir debout
Félibriges éculés
En usant et abusant
D’astuces de ficelles
D’amères médications
Croyions-nous vraiment
Du virus nous prémunir...
Aussi à cet instant
Où la lumière renaissante
D’un pinceau mordoré
Occultant les mortifères stratégies
D’un général satrape
Nous rappelle à la vie
A quoi serviraient ces veillées
Sinon à ressasser d’un passé lointain
Albums et vieux clichés en témoignent
Ces périodes où
Malgré la boiterie des saisons et des êtres
D’abondance nous fûmes heureux
En outrepassant frimas
Grippe et pneumonie...
Hélas c’est toujours au printemps
Lorsque renaît la lumière
Que la mort nous rattrape
Par refroidissement...
***
Répétitions...
La nuit le jour
Les lunaisons
Les marées les équinoxes
Du carême à l’avent
Ces quatre saisons
A mon goût (trop) orthodoxes
Dont on nous rebat...
Du levant au ponant
Du lever au coucher
Ça va ça vient
Métro boulot
Jamais ne cesse
Travail famille
Et l’on doit à confesse
A la patrie contrition...
Ont-elles si peu d’idées
Puisqu’elles radotent
Recourent aux mêmes histoires
A contretemps nous obligent
Passant de l’avant à l’après
Le présent n’existant pas
A nous risquer dans des
Dépassements superfétatoires...
Si nous n’étions mortels
Combien nous lasseraient
Leurs allers-retours
Leurs fastidieuses répétitions
Dont notre cœur ignore
Leur prédestination...
Mais Gaïa
Plus dévoreuse d’hommes que d’espace
Repique dans le plat
Sachant que ce qui fut
Recommencera...
***
Gogos...
Souvent pour frimer les gogos à héritage
S’en vont aux casinos en bordure de mer
Sans compter y dépensent au risque d’un naufrage
Le pécule amassé par leurs parents diserts...
Les pieds-de-nez du sort ne les inquiètent guère
Crésus sur sa lancée gênés au ramassage
La roulette à leurs yeux ressemble à ce naguère
Où choyés des mamans ils prendraient l’avantage...
Mais allons-nous les plaindre si sur son passage
La destinée confondant riches et pauvres hères
A leur sortie de boîte et au premier virage
Les abandonne aux mains d’une sotte héritière...
HENRI CACHAU
Il se présente :
Plus d'infos : www.henri-cachau.fr