Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS n°3- Janvier 2008- Jacques Kindo

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 26 Décembre 2007, 00:00am

Catégories : #poèmes

La pomme
 
Peu d’exercices étourdissants sur mon arbre.
J’étais grosse. Ronde. Jolie.
Avec un parfum qui déboutonne la robe de mademoiselle Joie,
Qui visite les bouches, les narines, le pays de l’amour.
Les asticots avaient bien visité ma chair,
Créant dans mon corps d’étranges tourbillons
En forme de bouche étonnée,
J’étais souriante,
J’habitais la capitale des oiseaux,
L’empire de la sève.
Je vivais caressée par le vent,
Mon ami inconnu,
Dont personne ne sait d’où il vient
Ni où il va.
Souvent chantant, aux phrases sans lettres.
Sa colère a assassiné bien des navires,
Sa douceur est poétique et nostalgique.
 
Je vivais protégée par les feuilles,
Sans mari, sans femme, sans douleurs.
Il y avait quelques enfants joueurs et admiratifs,
Quelques amoureux de la campagne,
Quelques vieilles amies poignardées par la vieillesse
S’en allant nourrir la terre.
Je ne connaissais pas la piqûre du scorpion,
Je tentais d’échapper à la brûlure du gel,
J’avais le calme de l’Indien en méditation.
Ma tige me conservait de la mort.
Elle était une fiole magique
Contenant l’élixir de jeunesse.
 
Un homme arriva, semant le doute dans tout l’arbre,
Libéra la douleur,
Etrangla ma tige,
Nettoya mon corps de mort,
Promit à ses dents un peu d’exercice
Et à son estomac mon être si peu calorique.
 
 
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Nostalgie
 
Redevenir enfant, quelques heures.
Ne plus observer les majestueuses poitrines,
Mais devenir un Indien, noble et chevelu,
Ou le cow-boy solitaire des films de John Ford.
Le petit ruisseau serait océan, on m’appellerait flibustier.
Plus de vin qui endort les vivants,
Plutôt un soda dont chaque bulle donnerait naissance à une fée
Aux ailes éblouissantes, avec qui je m’envolerais pour découvrir la jungle.
Là, je caresserais le lion, embrasserais la corne du rhinocéros.
Bien sûr, je jouerais au ballon. Avec quelques engueulades.
Normal pour une finale de coupe du monde.
 
 
 
           
JACQUES KINDO 
 
 
Né en 1973. Ce poète du quotidien rêve d’éventrer la normalité et porte un regard acerbe, empreint de dérision, sur les faits de l’existence.
 
2005                Quelques moments particuliers. Editions Les Solicendristes.
2005                L’Ange du mouvement. Editions de la PU. 
2004                Cent textes pour cafés serrés. Editions Scripta.
2003                Le Désert somnambule. Edition Associative Clapas.    
2002                La Contemplation verticale et autres poésies. Editions lepublieur.com.
2002                La Fanfare de rubis. Editions Librairie-Galerie Racine.   
2002                Naissance des vestiges. Editions Editoo.com.
2000-2007        Participation aux revues : Poésie/première, Poésie 1 Vagabondages, Aujourd’hui Poème, Le Journal littéraire, Bacchanales, Soleils & Cendre, L’Arme de l’écriture, RESU, Les Nouveaux Cahiers de l’Adour, Portique, GRIL, Traversées, Verso, An Amzer, En Ses Jeunesses, Séquences, etc.
 
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