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mais tout serait encore
et quoi et comment
on n’était pas d’accord
qui as vu le paysage, qui as pris la gomme
il aurait fallu rester à l’écart
on a toujours envie de revenir là où ça s’est passé
c’est facile de casser
on reste suspendu par le pied
arcane immobile attendant un miracle
même en se noyant dans l’horizon
mais par contre
cette année là ne ressemblait à aucune autre
ça partait en miettes
il faut savourer, et l’embûche et la désorientation,
frotter l’effacement de la tache
savourer son apparition
mais oui
il n’y aura rien à dire malgré l’articulation
la mâchoire qui craque et je regardai
les moutons de poussière à la loupe,
sans indices se perdre sous le lit et
dans cette caverne, y rester
s’émanciper du fleuve
son bercement
ininterrompu
qui
charrie
tendons et ossements
mais peut-être
il y avait à déchirer et tant de choses à répliquer
dans la boue qui emporte les ombres
et gémissements présents
allons donc rester, charrions et posons nous dans l’air
les yeux de l’arcane verticale insistent
creusant avec l’extrémité du désert une
distance horizontale
appuyant définitivement sur l’axe
refus ou impossibilité
d’une arcane flétrie qui renie l’absence
mais l’impossibilité
du gibier choppé par un collet invisible
ce n’est qu’une pose
avant d’inciser la corde
et de se ronger le pied
mais laisser là
traces du passage et la marque de l’envolée
et bien que très loin pleurer le lien
entre la seconde où le tranchant s’élève et celle
où la cassure prend corps encore
on s’absout tant de
fois qu’on ne peut les nommer, on s’avance
sur les actes à venir.
remettre le compteur à zéro
se donner de la marge
renouer avec l’élan innocent
défaire les nœuds de la langue
vomir les remords
dézinguer les tords
CAMILLE PHILIBERT
Habite la banlieue sud. Etude de graphisme. Bosse grâce aux mots. Je ponds des nouvelles depuis longtemps. Je participe à
l'atelier d'écriture autogéré "Ah toi aussi t'as apporté du poulet" et à d'autres ateliers d'écriture. L'année dernière, ai découvert Lagarce avec ravissement.
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