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La disparition très provisoire des ukases,
Le franchissement des sections bariolées,
Et le canal étroit où se faufilent en silence
Les truites au dos sanglant de moire.,
Tout cet étrange et cosmopolite mélange
De soldats morts au champ d’horreur,
De putains célèbres aux mollets bleus
Et d’argousins factices jusqu’au tréfonds,
Toutes ces histoires cousues de câbles blancs
Formulées avec condescendance,
Pour des raisons dites d’état
Par des sbires obéissants, à des foules anesthésiées,
Tout cela aurait pu prêter à rire,
En d’autres temps
Et d’autres lieux,
Mais,
Nous n’en n’étions qu’aux prémices…
*************************Ces cadavres intimes
Escorteurs de silence,
Je les ai oubliés, quelque part,
Tout au fond,
Oublié
Ce multiple visage,
Cet inconnu
Sans nom,
Qui flotte devant moi
Comme un drapeau désemparé,
Ce visage si proche,
Si présent,
Qui pourtant se dérobe et fuit
Quand je veux le saisir,
Icône désincarnée d’une image
Incertaine,
D’un passé révolu,
En attente
D’incertain.
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Un bouquet de verges d’or dans le champ du visageIlluminant les recoins de l’espace intérieur.
Le sceptre, le bâton de pèlerin, comme des ostensoirs
Qui tracent sur le bitume le chemin.
Tous les signes qui vont avec
Et accompagnent.
Petite lumière têtue
Nimbant le cadavre ingénu
Qui croit et qui espère.
**************************L’inexorable brillance
Taciturne
Qui sourd, interminable,
Dans les replis du vent,
Est soumise
Aux caprices aveugles
De ceux qui ne croient plus
En son éternité,
Creusant
Ainsi, chaque jour qui ronge,
Une fosse
Commune.
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JEAN GEDEON
Ci-après, la notice publiée dans le numéro 15 de la revue "Nouveaux Délits" pour l'ensemble intitulé "Coup de gueule" :
Jean GEDEON écrit essentiellement et uniquement par plaisir.
Participe régulièrement à des lectures publiques de poésie. A publié une douzaine de recueils chez Hélices,
Clapas, Editinter, et Encres Vives. Certains de ses textes sont également publiés dans de nombreuses revues. Est donc lu, comme ses pareils importants ou obscurs, par une minuscule poignée de
lecteurs aventureux.
http://helices.poesie.free.fr
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