Éducation sentimentale.
Perdue - choisie
dans la meurtrissure des reflux
Allongée au pied de la dune
où je craignais les tempes grises
de l'amertume
Tu insultais la vie doucereuse
du chêne et du fer forgé
Tes yeux écrivaient des suppliques
sur la peau de mon ventre
Je retournais les sabliers
choisie - perdue
abandonnant les savoirs
et les maîtrises
Mais la bouche d'ombre
chuchotait dans les ajoncs
ces mots que j'avais pleurés
au lointain de mon ignorance
de toi.
Mon sablier.
Tout le temps, le temps nous dément.
À l'attente, à l'oubli
À la mémoire
Il nous rend plus vivants.
Ses grâces sont
Fécondes contrariétés
Le temps est notre allié
Le nom de ce qui encore
Nous préfère à la mort.
Le temps octroie
Plus qu'il ne donne en passant
Il n'est pas l'éternité
Mais outre abondante en tout temps
De déguisements et de métamorphoses
De dépouillements et de renaissances
Qu'on accumule au fil du temps
Pour composer les riches blasons
De nos poèmes à tuer le temps.
Françoise Oriot est née à Roanne en 1963. Elle enseigne le français à des enfants non-francophones. D’autres poèmes inédits ont été publiés par la revue Friches.