Attendre
l’éveil de la dune
avec cette horreur
des matins craintifs
sous le soleil
qui la dévisage,
cubique
Quand il déverse son sang sur ma peine
je revois
les souvenirs de batailles,
et les instants
de poésie
un à un
désagrégés
Artifice, pagaille
coeur-tambour en décomposition
sous forme de voûte
la tête
Alors, qu’elle batte le ciel
ou qu’elle s’agite encore,
enfin, jusqu’au dernier
moment
qu’elle rampe !
Et, le souffle coupé
par cette longue lutte,
j’observe
Le ciel dégoutter
sa boue sur la vitre
puis me retourne
Ils nous regardent
***
Aller un seul jour au domaine du Père,
Voir les souvenirs leurs brumes,
les têtes folles
Parler encore quand vient la pluie
Jusqu’au silence cousu de pardon.
Sur la route il n’y a plus que l’Océan
Et le son, de paroles métalliques...
J’entrouvre alors la porte
du Domaine des Pleurs,
Le sourire aux yeux et sous la peau
piquée de verre
il y a le chagrin du retour.
***
Heure nocturne
En nocturne
ma tête, enfoncée
dans la terre
devenue tout à coup
minérale
Envahit le tout
déglutit ses boyaux
fait front vers la lumière
Il faudrait trouver
à ces mots
le remède
pour la faire taire
Ou encore, sur le dos de la langue,
parler un langage de flammes,
aux portes de l’hiver
HÉLÈNE RÉVAY
Elle se présente : je suis actuellement étudiante en Master 2 de Lettres à Paris 7. J'ai également obtenu une Licence de Philosphie à Paris 4.Il y a deux ans j'ai suivi l'atelier d'écriture poétique sous la direction de Gérard Berthomieu et du poète Lionel Ray à La Sorbonne. J'ai été récemment publiée dans la revue Neiges dirigée par Aymeric Brun.