LES ORPAILLEURS
L’or n’est jamais qu’un prétexte
Aux faiseurs de miracles
Dans les eaux de verre
Aux ombres des racines
Des hommes portent turbans, fanions, sacs de peau
Le sang des mains leur est lourd et leurs pieds sont meurtris
Avancer.
Vivre en semi dieux.
L’or n’est jamais qu’un prétexte.
***
JE SUIS UN PRINCE MAURE
Je suis un prince maure.
Aux bras je porte les torques des sauvages défunts, au cou
l’anneau noir de la mère orpheline.
Quittons les vastes prairies d’argent, brûlons les hautes herbes serpentifères
et mangeons la terre brune mêlée aux bris
d’armes sphériques.
Là bas, j’inventerai des couleurs, des sons et des beautés.
Il est l’heure, au ciel, d’arracher les nuages.
Les peuples du Nord blêmiront comme des poupées vierges,
Les chemins feront des étincelles sous nos semelles
victorieuses. Maudits, probablement.
Les crevasses, sur mes mains, déjà se remplissent du jus des
saphirs.
Adieu, Ô race vieillissante, je suis un prince mort !
***
OLYMPIA
Olympia se prélasse
Dans de grands draps parfumés
Et les grands draps l’enlacent
De leurs bras immaculés.
Olympia est vautrée
Sur le divan d’un bordel
En son sein : l’ambre, le miel
Mais les draps ont jauni.
Et la soie qu’il y a
Sous sa peau nue, le soir…
Si je suis fou d’Olympia
C’est à cause du ruban noir.
JULES MASSON MOUREY
Jules Masson Mourey est né le 28 septembre 1992 à Schœlcher (Martinique).
A l’âge de 16 ans, il découvre notamment Edgar Poe, Charles Baudelaire, Aimé Césaire et Arthur Rimbaud, desquels il commencera par s’inspirer lors de ses premiers écrits.
Après plusieurs parutions dans des revues comme Libelle, Le Moulin de Poésie ou les Cahiers de Poésie ainsi que la publication, à compte d’auteur, d’un premier recueil : « Le sourire des oiseaux », il aspire désormais à une écriture nouvelle.