Et grandir…
Trois notes de piano
Répétées à l’envie
Une espèce de symphonie
Triste
Et joyeuse, aigrelette
Presque
Trop acide,
De culottes courtes
En jeux de balles
Saut à la corde
Et courses folles
Un lit tout chaud
Pour faire passer la fièvre
Et des billes qui s’envolent,
La peur au ventre des dimanches,
Une drôle d’idée du tour de France,
Crier des chansons en se pensant indien,
Croire qu’il y des armes à feu cachées, prêtes à tirer, dans le trou des boites aux lettres,
Et puis
Définir le monde tel qu’il devrait être
Avec des couleurs qui n’existent pas,
Trébucher sur des accords de grammaire
Ramasser des Zéros, des dix huit sur vingt pour la même idée,
Se damner, se reprendre
Partir enfin sur une mobylette
Se souvenir du passé.
***
yeux
Les yeux damnés de la petite fille
Au cerceau
Qui jouait sur la plage
Vide
Ce regard
Qu’est-il devenu
A-t-elle mangé ses amants
A-t-elle gagné
A-t-elle perdu
A-t-elle seulement joué
Est-ce qu’elle a joui
Est-ce que des pattes crochues se sont posées sur sa gorge
A-t-elle crevé des yeux
Percé des cœurs
Du balcon je pense à elle
En écoutant les vagues
Vague désenchantement
Ivresse de l’écume
A revoir
20 ans plus tard
Ces yeux noirs
Et verts
Qui perçaient
L’univers.
PASCAL BATARD
Directeur technique du spectacle vivant, j'erre dans
la poétique théâtrale et la chanson mais mes poèmes sont loin de la sphère professionnelle. J'ai publié dans plusieurs revues: l'inédit,Libelle,La page blanche,Franche lippée,Traversées, Soleils
et cendre et Le capital des mots.