Fatigué par la pluie déserte
Et par les pas qu’on n’entend pas
Jadis rêvant sous la fenêtre
L’ombre chute en un vain opéra
Nous nous aimions disais-tu
Quand nous étions ensemble
Tes yeux brillants pourquoi meurs-tu
Poupée de cire poupée de cendre
Le jour la nuit les gens vont ivres
Déambulant dans leur sommeil
Le jour la nuit tout est pareil
N’y comptez pas petits soldats
N’y comptez pas dès le réveil
La mort sans gloire vous attendra
***
Passé par le feu et l’eau vive
Sans penser à mal ni à bien
D’une mémoire définitive
L’homme seul meurt comme un chien
Nous rêvons que nos corps vont
Unis ensemble toutes les nuits
Fêtons cette commune amie
Réunis sous ces plafonds
Beau souvenir naît et demeure
Dans cet écrin où l’amour meurt
Et l’oubli est définitif
Cendres du passé braises vivantes
Que vous cherchez toujours captifs
De vos désirs de plaies béantes
***
Attente bleue du train cachant
Les heures pleines de l’écharpe
Vieille la brune en souriant
Et tous ses pleurs qui m’échappent
Sous la guitare de ses doigts
Frôlé par ce jardin secret
Je songe à un futur trépas
Chevauchant ce membre dressé
Assis sur la banquette sale
D’un RER bien fatigué
De ma mémoire sentimentale
Je lance un nouveau projet.
NASHTIR TOGITICHI
Nashtir Togitichi
La cinquantaine, psychologue clinicien, thérapeute, formateur.
Lit de la poésie et écrit pour lui depuis longtemps. .
Recueil de poèmes : « Si tout se casse la gueule », inédit.